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(Source Le Figaro.fr) La
justice algérienne fait, une fois de plus preuve de zèle en matière religieuse. Six hommes ont été condamnés pour ne pas avoir respecté « un fondement de l'Islam,
celui du ramadan », le 29 septembre, à quatre ans de prison ferme par le tribunal de Biskra (420 km au sud d'Alger) et à une amende de 1.000 euros. Leur crime : avoir mangé en public, avant
le coucher du soleil, qui marque la rupture du jeûne.
Le verdict scandalise certains médias et les défenseurs des droits de l'homme, car s'alimenter pendant le jeûne du
ramadan, certes contraire aux exigences des religieux, n'est pas illégal. puisque la loi comme la constitution algérienne garantit la liberté de culte, de conscience et d'opinion et ne sanctionne
pas les citoyens qui dérogent aux règles du ramadan.
Ce jugement est fondé, comme toutes les décisions prises précédemment contre les chrétiens (on se souvient
notamment de H. Kouider, toujours en attente de son jugement, mais contre qui ont été requis trois ans de prison pour avoir été arrêtée en possession de Bibles...), sur l'article 144 bis 2 qui instaure « des peines d'emprisonnements de 3 à 5 ans pour quiconque offensera le prophète
(…) et dénigrera les dogmes de l'Islam par voie d'écrit, de dessin, de déclaration et de tout autre moyen ». Rien ne prouve pourtant que les condamnés entendait se moquer de
l'Islam...
« On peut
imaginer demain un juge interpeller des citoyens marchant dans la rues, à l'heure de la prière, parce qu'ils ne sont pas à la mosquée », a mis en garde un éditorialiste du journal El Watan,
qui y voit une manifestation supplémentaire de la campagne de moralisation à laquelle se livre le pouvoir.
Dans ce contexte, le principe de réciprocité rappelé par le Président Sarkozy, lors de la visite du Saint Père,
quant à la liberté religieuse des chrétiens dans les pays dont le culte est librement pratiqué en France, devrait trouver une belle application en Algérie. A suivre.