C'est lors de l'exposition "Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka Vienne 1900" que j'ai découvert cette toile "Attersee" réalisée en 1901 par Gustav Klimt et, tout de suite, j'ai eu l'impression de me retrouver devant Les nymphéas peints par Claude Monet (notamment ceux exécutés entre 1914 et 1926 et exposés au Musée de l'Orangerie).
Même recherche dans le rendu de l'eau et les dégradés de l'eau par des touches de couleurs savamment orchestrées, même égarement de l'oeil qui perd ses repères habituels. Chez Klimt, la verticalité de l'oeuvre surprend, l'eau montant presque jusqu'en haut du tableau, mais il subsiste quand même une ligne d'horizon ; chez Monet, dans les deux panneaux "Matin" (visibles au Musée de l'Orangerie) par exemple, il n'y a plus d'horizon, il n'y a que la présence de l'eau, de la végétation aquatique et des reflets dans l'eau (nuages, ciel, herbes hautes ...).
Voici ce qu'écrit Monet au sujet de son oeuvre : "Qu'on se figure une pièce circulaire dont la cimaise, en dessous de la plinthe d'appui, serait entièrement occupée par un horizon d'eau tâché de ces végétations, des parois d'une transparence tour à tour verdie et mauvée, le calme et le silence de l'eau morte reflétant des floraisons étalées ; les tons sont imprécis, délicieusement nuancés, d'une délicatesse de songe."
Ces toiles, réalisées au début du XXème siècle, laissent déjà présager de l'abstraction.