__Le Sénat en pleine tractation pour le renouvellement de ses instances__.
PARIS (AFP) — Le Sénat s'est transformé en "mercato" mardi pour le renouvellement de ses instances après des élections sénatoriales qui ont modifié les rapports de force: gauche ragaillardie, UMP divisée et centre en position d'arbitre.
Le nouveau président du Sénat Gérard Larcher (UMP) a accepté la création de postes supplémentaires au bureau de l'assemblée, deux vice-présidents et deux secrétaires élus ultérieurement, pour satisfaire à la fois gauche et centristes.
Les sénateurs ont procédé à l'élection, au scrutin secret, des vice-présidents et questeurs.
Les trois postes de questeurs, chargés des finances du Sénat, ont été attribués à René Garrec (UMP, Calvados), questeur sortant, Philippe Richert (UMP, Bas-Rhin) et Jean-Marc Pastor (PS, Tarn).
Quatre des six postes de vice-présidents sont allés à l'UMP: les deux sortants, Jean-Claude Gaudin (UMP, Bouches-du-Rhône) et Roland du Luart (UMP, Sarthe), ainsi que Roger Romani (UMP, Paris) et Monique Papon (UMP, Loire-Atlantique), et deux au PS: Catherine Tasca (Yvelines) et Bernard Frimat (Nord).
Jusqu'au dernier moment, chaque groupe a âprement négocié. Les centristes ont présenté un candidat, Jean-Léonce Dupont (Calvados) ainsi que les communistes, Guy Fischer (Rhône) avant de les retirer juste avant l'ouverture du scrutin.
"Nous avons alors obtenu l'assurance qu'une huitième vice-présidence serait créé et nous reviendrait", a indiqué la présidente du groupe communiste Nicole Borvo Cohen-Seat.
Les centristes avaient obtenu la semaine dernière la création d'une septième vice-présidence contre leur ralliement à la candidature de Gérard Larcher. "Il restait à l'acter", a-t-on indiqué au groupe centriste.
Finalement, le consensus a été obtenu et une seule liste composée de neuf candidats pour neuf postes a été présentée et ratifiée.
C'est "le souk, le grand marché pour les postes", a commenté la députée Verte de Paris Alima Boumédiene-Thiery, regrettant, au nom de la "clarté politique", cette "liste commune droite-gauche".
L'UMP a connu une fronde la semaine dernière pour les candidatures à ces postes, avec plus d'une vingtaine d'élus proches de Jean-Pierre Raffarin, candidat malheureux face à M. Larcher, menaçant de constituer un groupe dissident.
Adrien Gouteyron (ex-RPR) a dû s'effacer pour permettre à René Garrec (Raffariniste) de retrouver son poste de questeur. Les candidatures aux postes clef des commissions permanentes - attribués mercredi- ont aussi donné lieu à des frictions, selon des participants. Alain Lambert a tenté de disputer celui de rapporteur général du Budget à Philippe Marini, celui-là même qu'il avait soutenu pour la présidence du Sénat, et Catherine Dumas s'est imposée pour la délégation des femmes face à la sortante Gisèle Gautier.
Au groupe socialiste, les discussions internes ont été vives et les candidats se sont départagés sur la base des motions du prochain congrès de Reims, a-t-on appris de source parlementaire PS.
L'UMP compte 151 membres, le PS, 116, l'Union centriste 29, le PCF 23, le RDSE (radicaux) 17, les NI (droite) 7.