Merci Jacques Barbaud ! Et continues de nous émouvoir par ton intensité à vivre les chansons de Jacques Brel comme lui... de l'intérieur...pour nous les transmettre avec amour
Quelles est l’origine de ta carrière de chanteur ?
J’ai commencé en participant à un Radio-Crochet, j’avais 18 ans, et depuis la chanson et la scène ne m’ont plus jamais quitté.
Comment
as –tu fait le saut pour interpréter Jacques Brel ?
J’ai eu un choc et une forme d’appel en regardant une rétrospective de la vie de Jacques Brel à la télévision, Brel avait tiré sa révérence par arrêt de l’arbitre. Je n’avais aucun disque de lui pourtant, ce jour là, j’ai eu un véritable coup de foudre en écoutant « Les Marquises ». Les poils au garde à vous c’était pour moi un passage de témoin, une invitation à redonner vie aux textes de Brel . Brel reste Brel . Je suis donc allé acheter mon premier 33 tours « Les Marquises » et je me suis mis au travail loin de me douter qu’un jour je sillonnerais la France et l’étranger pour chanter Brel. Aujourd’hui je peux dire que j’ai réussi un de mes rêves enfoui en moi depuis longtemps. « C’était pourtant une accessible étoile ».
Comment as-tu travaillé ta démarche artistique ? As-tu eu besoin pour cela d’établir certains contacts professionnels, de faire des recherches ?
J’ai simplement pris contact avec la Fondation Brel pour savoir où je pouvais trouver les partitions pour les musiciens. Jai travaillé énormément à partir des disques puis avec les bandes son que j’ai fait enregistrer en studio avec des musiciens.
J’ai passé plusieurs années à monter sur scène pour chanter Brel. Mais rien ne se passait avec le public, j’étais tétanisé . Je ne faisais que chanter, mais pour Brel il faut l’instant de la chanson, s’inventer ce bout de vie, s’imaginer la scène, vibrer pour communiquer avec le public. Se donner de l’intérieur ! Il m’a fallu de la patience, de la persévérance, et surtout beaucoup de travail pour arriver à cette magie que déclenche ces moments de bonheur partagé avec le public.
Est-ce que cela a modifié ton quotidien ? Qu’en penses tes intimes, amis, famille et
collègues de ta vie artistique ?
Oui, ce fut un changement de vie énorme, tout d’abord, il a fallu apprendre les textes s’en imprégner, puis s’imaginer, vivre chaque scène et la partager avec le public. Il a fallu prendre la décision de quitter mon travail pour pouvoir me lancer dans cette aventure qui s’annonçait difficile. Je pense que l’on m’a pris pour un fou, et ils avaient raison de le penser, mais c’est aussi ça vivre debout, ou dangereusement. Ma famille mes amis ne savait pas trop quoi dire face à cette décision. Mais dix ans plus tard je pense avoir fait un vrai chemin que je continuerai tant que j’en aurai la force et l’encouragement de mes proches.
Comment
vis-tu quand tu es sur scène ?
Aux dires de ceux qui me connaisse je suis un autre homme et m’oublie pour mieux servir le texte. Je suis au service du maître.
Quelles sont les bons souvenirs avec ton public ?
Au risque d’être prétentieux, ils sont nombreux et sont resté encrée dans ma mémoire et difficile à exprimer en quelques mots.
Ton regard a-t-il changé à l’égard de Jacques Brel depuis que tu le représentes ?
Non je suis resté moi-même en me retrouvant souvent dans ses chansons.
Oui, je trouve ça étrange mais ce n’est que la vérité. J’ai eu la chance d’être en mouvement, de ne pas céder à la facilité ou à la monotonie d’un travail qui ne me convenait plus, j’ai su prendre des risques pour donner du soleil à ma vie et me donner l’envie d’aller dans une nouvelle aventure.
Quelle est la philosophie de la vie que Jacques Brel t’a apporté ?
Ce que je viens de dire précédemment il faut vivre dangereusement. BREL disait dans 'Jojo' : « Nous savons tous les deux que le monde sommeil par manque d’imprudence ».
Quel
regard portes-tu sur ta carrière de digne interprète de
Jacques Brel ?
Je vis les chansons avec ce que j’ai comme sensibilité c'est-à-dire moi au service de l’autre …tout comme un grand pianiste va faire revivre les musiques d’un Mozart ou d’un Vivaldi .
Jusqu’où géographiquement es-tu allé pour te produire…racontes…
J’ai eu la chance de chanter sur des paquebots de croisières. La plus belle fût sans doute en Polynesie, croisière qui a durée un mois en passant par l’ile de Pitcairne, l’ile de Pâques et terminer à Santiago au Chili. En dehors des croisières je suis allé chanter à Djibouti, à Ryazan, (Russie) à Beyrouth (Liban) à Genève…etc…
Comment as-tu été amené à chanter sur une croisière en Russie ?
Pour la Russie ce n’était par lors d’une croisière, mais grâce à une ville (Bressuire 79 ) jumelée avec Ryazan pour la semaine de la chanson Française. Je chantais tous les jours y compris dans les écoles où ils apprenaient le français. Moments inoubliables.
Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de discuter longuement avec Serge Lama, même si la rencontre reste ancré dans ma mémoire. Mais cela n’a rien changé pour moi. Le chemin personne ne peut le faire à notre place, même si il est vrai qu’une rencontre peu changer la donne . Brel disait : Le talent c’est du travail et de la sueur.
Ensuite, après un concert en Russie, également, tu décides de devenir professionnel et d’interpréter Jacques Brel à part entière. Tu motives cette décision en disant : "J'y ai ressenti une émotion tellement forte qu'un déclic s'est produit. Il y avait trop d'écart avec mon métier. J'ai donc décidé, à mon retour de Russie, d'y mettre un terme et de me consacrer à temps plein à ma carrière d'interprète de Jacques Brel."
Comment c’est passé ton choix jusqu’à ce que tu constitues le quatuor qui t’accompagnera dans tes tournées ?
C’est un peu le mélange de tout. Il arrive un moment où vous ne pouvez plus tout faire, il faut donc prendre une décision pour éviter de tout perdre. Je me sentais enfin prêt pour une carrière dans la chanson. La rencontre avec les musiciens s’est faite très vite, mais de manière étonnante comme si c’était prévu.
As-tu
réussi à t’imposer aisément ?
Je ne sais pas si le terme imposé est approprié, je dirais plus que c’est le fruit d’un travail et de la sincérité qui m’ont permis de ne pas laisser indifférents le public. Mais les contrats restent toujours difficile à trouver………
Quels sont les souvenirs que tu as eu en côtoyant plusieurs artistes de renommée ? …particulièrement avec Serge Reggiani
Serge Reggiani est sûrement une de mes plus belles rencontres artistiques et restera ancré dans ma mémoire à jamais. Il m’a fait l’honneur de rester à mon spectacle le soir. A la fin, il m’a fait appeler pour me féliciter jusqu’à même me mettre en relation avec son attaché de presse pour me trouver des spectacles. Je n’oublierai jamais sa poignée de main.
Je suis au service de Brel. Brel reste l’auteur de ses chansons et je reste l’interprète qui les fait revivre avec respect et dignité.
Tu ne souhaites pas être un imitateur, alors que tu es un digne ambassadeur. Comment gères-tu cela ?
Chanter avec ses tripes, avec sa sensibilité sans recherche d’imitation du maître, me procure que du bonheur et par conséquent cela est facile à gérer. Ambassadeur n’a rien à voir avec imitateur même si je respecte pleinement ceux qui ont fait ce choix.
Henri Tachan lorsqu’il a rencontré Jacques Brel a parlé d’amour. Jacques Brel de passage au Canada, avait encouragé Henri Tachan à se lancer dans la chanson. Il a été transformé par cette rencontre. Quelle relation d’amour as-tu pour Jacques Brel ?
BREL
a changé ma vie du tout au tout mais je ne sais pas si l’on
peut parler d’amour, sans doute que si car il faut avoir ce
sentiment pour mener l’aventure . Avant de rentrer sur scène
je lui parle toujours et lui demande de m’aider pour tout donner.
Es-tu allés sur des plateaux télés ? Comment cela s’est-il passé ?
Oui j’ai chanté à la « Chance aux Chansons ». Belle expérience, mais je préfère de loin, la scène.
As-tu tourné dans des films ? Quelles sont tes impressions ?
Non pas encore de demande dans ce sens.
Travailles-tu avec des sosies ?
Non
Fais-tu des tournées ? Comment t’organises-tu ?
Je fais en fonction de la demande mais faire une tournée reste difficile à organiser.
Quel est le rôle de ta femme dans ta carrière ?
Elle m’a connu lorsque je chantais, et elle m’a toujours encouragé ce qui est indispensable pour faire ce métier.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui atterrit à Sosyland ?
De faire la même démarche que moi.
Quel regard tu portes à l’égard de Sosyland ?
Je dis un grand merci pour s’intéresser à des gens qui vivent de leur passion avec générosité et sincérité, c’est un encouragement. Et pour nous, c’est une manière supplémentaire de se faire connaitre.
As-tu réalisé quelque chose d’artistique comme un disque, un film… ?
Oui j’ai enregistré deux cd , un en public avec les musiciens, l’autre en studio. Je précise que c’est à la demande du public que j’ai enregistré les CD.
As-tu un petit secret, que tu pourrais aimablement nous délivrer, une passion secrète ?
Je ne parlerai pas de passion mais d’un rêve fou, celui de chanter à l’Olympia une fois dans ma vie en l’honneur de Brel et en toute simplicité il faut rêver, c’est un des moteurs de la vie, il me semble. Ce qui serait également pour moi un grand bonheur, c’est de voir venir de plus en plus de jeunes à mes spectacles.
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