LE MONDE | 12.06.08 ©
Ces financiers, outre d’être des nuisibles, sont absolument lamentables. Et si la situation n’était aussi dramatique (pour le vulgum pecus qui va en subir de plein fouet les retombées économiques et sociales) je dirais même : totalement ridicules !
Ils n’ont pas deux sous d’intelligence. Tels des taureaux furieux, ils foncent. Pour ce faire, il suffit d’agiter un chiffon sur lequel on aura inscrit : «flouze à gogo» (entendre «gogo» dans les deux acceptions du terme) ou «par ici l’oseille», ces deux expressions étant parfaitement synonymes de leur rapacité.
Lancés à toute vitesse, ils ne peuvent discerner les panneaux «attention danger !» ou les ignorent, ce qui est plus probable. Ensuite de quoi, ils s’étonnent d’avoir donné des cornes en plein dans le mur pourtant annoncé.
Incapable de s’en dépêtrer, ils restent scotchés sur place et ont beau s’agiter furieusement, dans les mouvements désespérés autant que désordonnés de leurs membres arc-boutés, raclant et frappant le sol de l’arène. Rien n’y fait. C’est forcément la faute des toréadors, des picadors. Quand bien même multiplieraient-ils en vain leurs efforts.
Ils tiennent également du fauve : leur ôterait-on une énorme épine dans le coussinet d’une patte, à peine soulagés, ils se jetteraient incontinent sur leur sauveur pour n’en faire qu’une bouchée.
Les financiers sont «trop» : ils se font fichus (et surtout le monde entier à leur suite) dans une énorme panade… «Qui sème le vent, récolte la tempête» (Osée 8-7) et somment ensuite les dirigeants politiques et les banques centrales de les en tirer (pour mieux recommencer ! ils n’apprennent ni ne retiennent rien… les «leçons» ne sont pas pour eux : ils ont la science économique infuse).
Ils sont malheureusement allés si longtemps si loin que c’est maintenant trop tard. Le «vague folle» annoncée détruit tout sur son passage, communiquant ses ondes de choc à l’ensemble de la planète, aux banques et à tous les secteurs de l’économie. C’était bien évidemment hautement prévisible depuis le départ de la crise des subprimes l’été dernier.
Alors, maintenant ils s’affolent… panique à bord !… Les termes de l’article parlent d’eux-mêmes : affolement, désarroi, inquiétude, panique… Et vont même jusqu’à accuser les autorités de tenir un «discours anxiogène» ! à savoir que tout en tenant des déclarations rassurantes, les dirigeants politiques et ceux des banques centrales multiplient les mesures destinées à sauver les banques et l’économie.
Preuve supplémentaire de l’irrationalité la plus totale des financiers qui voudraient retrouver la confiance tout en pouvant continuer à spéculer à tout va. Je leur dirais bien volontiers comme la fourmi de la fable : «Et bien dansez maintenant» !
Au bout d’une corde ? C’est évidemment tout à fait symbolique : celle-la même dont Marx aurait dit que «le dernier capitaliste tresserait la corde qui servirait à le pendre»…
Mais je ne peux m’empêcher d’épingler la palme de la connerie… Je ne savais pas qu’un tel indice existât : «l’indice Vix qui mesure la volatilité des marchés boursiers appelé aussi “l’indice de la peur ” des investisseurs»… Cette manie de tout mesurer ! qui va d’ailleurs de pair avec la notion de «flux» : peu importe de quoi, pourvu qu’il y ait du mouvement et sur les plus grandes quantités possibles !
Je constate par ailleurs que Nicolas Sarkozy qui avait pensé trouver la martingale du siècle en réunissant à Paris un mini-sommet de crise (le G4) s’est une fois de plus lourdement planté… On peut imaginer ce qu’il en serait de l’Union européenne : 25 Etats incapables d’aucune politique coordonnée.
C’est beau le chacun pour soi ! Reprenons nos billes…
Je trouve à cette “photo de famille” une bien curieuse ressemblance avec la “Cène”, même s’ils ne sont pas douze aux côtés de Sarkozy. Qui sera Judas ? Berlu, qui semble s’en foutre totalement…