Le grand écart: Sofia ne le supporte pas! Le soleil et les grands espaces campagnards du Maroc ne compensent le souvenir de la France, subitement quittée. Ce retour aux sources rebute l'adolescente. Butée, carrément braquée par cet éloignement, Sofia s' heurte en permanence à ses parents. Frappée du mal de ce qu'elle considère être son pays, Sofia livre bataille pour apposer le visa parental sur le fameux passeport. Totalement obsédée par ce sésame, la locomotive de Sofia ne déraille pas face à la pression des traditions. Dans son combat de forcenée, impossible d'imposer à la rebelle les travaux de la cuisine, une tentative de mariage arrangé ou les attitudes contraignantes inhérentes au statut de la femme. Son entêtement la conduira aux corvées des champs, son insoumission à une coupe garçonne à la Jeanne d'arc, son obstination à se réfugier dans les études. Par capitulation, son père (pleutre, attachant)et sa mère(impitoyable, compréhensive) finiront par céder à la perpétuelle requête de l'impétueuse.
La complexité de ce sentiment d'appartenance traduira toute son ambiguïté dans l'épilogue.
Film un peu thésard sur l'emmerdement d'être né quelque part et sur l'impossibilité de se situer entre son ailleurs et son ici.