En 2035, l'Allemagne aura la population la plus âgée du monde. Un inconvénient ? Non, une chance, estime Ursula von der Leyen. La ministre allemande de la Famille a profité de la publication d'une étude sur l'évolution de la pyramide des âges en Allemagne pour renverser l'image trop exclusivement négative qui colle à la peau des seniors. On associe souvent l'âge à la fragilité et à la dépendance, "or, aujourd'hui, il est aussi synonyme de quelque chose d'essentiel : activité, nouveau départ, innovation". Il recèle aussi un potentiel économique considérable auquel le gouvernement veut sensibiliser les entreprises.
Ursula von der Leyen a annoncé que le gouvernement allait débloquer près de quatre millions d'euros entre 2008 et 2010 pour ce faire. "L'Allemagne ne peut pas se permettre de laisser à d'autres cet important marché d'avenir", estime-t-elle. Berlin veut faire prendre conscience aux entreprises de la chance que représente pour elles le vieillissement. Des structures (une bourse d'information et un forum de dialogue avec les associations) vont se créer pour leur permettre de développer des produits et des services adaptés. Le marché des seniors en est encore "à ses balbutiements", a regretté la ministre. Pourtant, la "génération argentée" (Generation Silber), ces seniors dynamiques à la belle crinière blanche plus éduqués, actifs et en meilleure santé que jamais attendent des innovations, telles que la multiplication de téléphones portables à larges touches.
Publicité suissePour les entreprises, les seniors sont la cible numéro un pour l'avenir, confirme le cabinet de conseil Roland Berger dans une étude, intitulée "L'âge, un moteur économique". La part des plus de 50 ans devrait passer de 45% aujourd'hui à 58% en 2035. Près d'un Allemand sur deux aura alors plus de cinquante ans. Le potentiel de croissance le plus important se situe chez les plus de 65 ans. Leur part de marché devrait croître d'un peu moins de 18% aujourd'hui à plus de 26% en 2035.
Plus d'informations :www.bmfsfj.de/bmfsfj/generator/Kategorien/Publikationen/Publikationen,did=99624.html
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L'âge, un facteur économiqueL'Allemagne poursuit les débats lancés par la Commission européenne sur le thème du changement démographique en se penchant tout particulièrement sur le thème de « l'âge, un facteur économique ». Nous ne pourrons relever les défis soulevés par le changement démographique que si nous décidons de mettre les potentiels et les savoirs des générations les plus anciennes au service de l'économie et de la société. Au vu de l'évolution démographique actuelle, le potentiel économique de ces générations joue un rôle essentiel pour les économies nationales européennes également en termes de compétitivité internationale. L'approche « L'âge, un facteur économique » sera donc l'une des priorités des travaux de la présidence allemande du Conseil européen. Les 17 et 18 avril 2007, un congrès se tiendra à ce sujet sur les thèmes de « L'âge, un facteur économique - utiliser les savoirs - développer des marchés ».
Autres textes- Gérer le changement démographique : faire de l'âge une chance
- Utiliser davantage les savoirs et les compétences des travailleuses et des travailleurs âgés
- Encourager le bénévolat, inciter à la participation active des personnes âgées
- L'âge, un facteur économique - améliorer les chances de croissance et d?emploi
- Développer des concepts adaptés de prise en charge et de logement pour les personnes âgées
- Assurer la protection et l'assistance aux personnes âgées