Ho Chi Minh City, October 7th, 2008
Dans l'avion fou sans pilote qu'est devenue la Belgique, la traversée des turbulences financières va bientôt faire sa deuxième victime, Dexia...
Mais quid de la première?
L'opération de dépeçage improvisée par le gouvernement belge en faveur des Pays-bas et de la BNP provoque moultes questions.
"L'Etat néerlandais a-t-il organisé la chute de Fortis?" se demande Mischael Modrikamen, cité dans un article très complet de l'Echo.
"Il y a une responsabilité claire de l'Etat néerlandais dans cette déroute, avec peut-être un plan préétabli depuis des semaines pour nationaliser Fortis aux Pays-Bas. L'Etat néerlandais pourrait être tenu pour responsable d'une partie des pertes des actionnaires", affirme Mischaël Modrikamen, avocat spécialisé dans la défense des intérêts des actionnaires minoritaires.
"Vendredi passé, Fortis n'était pas en position difficile! Le groupe venait de toucher près de 17 milliards d'euros et allait retrouver une marge de manoeuvre de près de 50 milliards de liquidités... Mais le gouvernement Leterme a complétement paniqué ce week-end. Quant à l'organe de délibération de Fortis, il a tout simplement été mis hors jeu puisque c'est l'Etat qui a négocié la cession de la banque à BNP.
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Le dimanche soir, Leterme et BNP Paribas annonçaient la reprise, avant le conseil d'administration de Fortis qui devait se tenir dans la nuit de dimanche à lundi, en expliquant que c'était ça ou la faillite. C'est donc la panique, alors qu'elle nétait pas justifiée, qui explique la quasi liquidation de la première entreprise de Belgique", analyse l'avocat.
Dans cette histoire, on s'interroge avec angoisse sur la compétence des organes de gestion de Fortis, et encore plus sur la compétence du gouvernement belge qui, après avoir décidé de prendre les choses en main, se fait rouler dans la farine par le gouvernement hollandais et la BNP en moins d'une semaine.
Dans une crise qui est avant tout une crise de confiance, une telle incompétence, jointe à un tel manque de respect du droit des sociétés par le législateur lui-même ne peux que casser ce qui pouvait rester de confiance entre le gouvernement et la population.
Pour cette raison, à Collatéral, on ne donne pas cher de l'avenir de Dexia, bientôt la deuxième victime de la ruée vers ce qui reste de la Belgique des entreprises.
Mais surtout, on s'inquiète du Boulevard ainsi offert au retour des extrémismes politiques les plus détestables. Populisme et poujadisme vont s'en donner à coeur joie.
Et ce n'est pas les USA qu'il faudra alors mettre en cause, mais bien une grande incompétence, un manque flagrant de vision, bref, une non gouvernance du pays ... de la "Corporate Governance".....