Hier soir, aux petites heures de la nuit, alors que je lisais le rigolo « Fashion circus » d’Imogen Edwards-Jones dont je vous parlerai quand je l’aurai fini mais pour le moment, il est pas mal du tout. A un moment, elle explique que les stylistes et couturiers ont d’étranges manies et exigences et là, j’ai percuté. Pour être une bonne pétassista, je dois me dégoter quelques rituels pour m’individualiser.
Je ne suis pas vraiment une fille originale dans ma conduite. J’ai quelques petites manies sympas mais rien d’extravagant, rien de pétassista. Prenons par exemple la déesse de l’univers pétassista, Anna Wintour, caricaturée dans le Diable s’habille en Prada. Elle a tout un tas de manies, habitudes, rituels qui font d’elle cette déesse insupportable mais en même temps impressionnante. Alors je commence à réfléchir. Je me fiche que mon café soit à 20,5°, du moment qu’il est buvable. Je reprendrais bien l’idée de l’Hermès blanc mais j’ai pas les moyens de m’en payer un seul alors plusieurs que je sèmerais à tout vent, c’est pas possible. Pourtant, c’est sympa comme idée. Je pourrais faire avec des mouchoirs mais qui utilise encore des mouchoirs de nos jours ? Et semer des kleenex, ce n’est pas du tout glamour, je vous le dis.
Non parce qu’attention, faut pas choisir n’importe quoi comme manie. Par exemple, allumer et éteindre 17 fois la lampe avant de dormir (17, pas 18 sinon on dormira pas), ça n’est pas du tout pétassista, c’est un toc et ça vous vaudra un passage chez Delarue, c’est tout. Franchement, je sais ce qui est le plus nase : Delarue (où est passé Cindy Sanders, pour situer le truc) et Confessions intimes (où sont passés plein de gens qui vous font pitié). Alors non, on va se choisir quelque chose d’élégant, de raffiné, d’excentrique mais point trop. Par exemple, J-Lo, elle fait toujours repeindre sa loge en blanc et c’est beau le blanc. Sauf que bon, pour l’heure, je suis pas J-Lo et je ne souhaite pas le devenir donc je ne suis pas sûre que ma requête du tout blanc soit acceptée. Bon, alors, il me faut une fleur ou une couleur fétiche, quelque chose, une touche bien à moi. J’aime bien le lys comme fleur, c’est joli comme nom, déjà, le lys. J’aime bien les hortensias aussi mais ça se fait moins en bouquet. Les roses, c’est trop commun. Mais l’idée pourrait être que sur mon bureau, y a toujours un soliflore avec un lys dedans. Bon, je crois que c’est cher mais ça peut être une idée.
Puis il faut du caprice, quelque chose qui me tient à cœur pour une raison X ou Y. Tiens, il me faut un truc de prolétaire qui a réussi dans la vie genre « je n’ai pas oublié d’où je venais ». Genre faire mes pâtes moi-même ? Non, c’est pas du tout pétassista, ça. Et surtout, ce n’est pas un caprice. Il faudrait que je sème des trucs aussi, comme Anna genre « I was there ». Je sème naturellement mes briquets déjà mais vu qu’on n’a plus le droit de fumer dans les lieux publics, je perds ce potentiel. Je peux faire pareil avec des stylos mais à moins qu’ils soient griffés « PinkLady », aucun intérêt. So what ?
En fait, je me rends compte que l’édification d’un caprice, d’une manie qui nous fait entrer dans le mythe n’est pas si facile à trouver. Ca se construit, ce genre de choses, ça ne s’improvise pas en une matinée. Je suis en train de m’en faire une, je vous tiens au courant dans quelques jours voir si c’est top ou si c’est flop. Le chemin de la pétasserie est encore long.
PS : Ca vit longtemps un lys ?
PPS : QUelqu'un a une manie de pétassista ici?
PPPS : Si je deviens chef d'entreprise ou rédactrice en chef d'un magazine de mode (au moins), je peux exiger que les seules pommes qu'on le droit de manger mes employés, ce sont des PinkLady?