Curieux comme association, mais pourtant... notre four extérieur s'est fait grâce à un bidon de 200l d'huile de moteur. Si, si. Evidemment, comme les piles de mon appareil sont mortes (non, elles sont pas rechargeables, parce que les rechargeables ont une durée de vie très très limitée quand on les utilise dans les appareils numériques, et j'ai pas encore trouvé la parade), je n'ai pas de photo de notre œuvre d'art. Mais si vous êtes curieux (et hispanophone.. ) voilà quelques liens pour savoir de quoi il s'agit :
Chez Artepan (avec les recettes de pain adaptées à la cuisson du four) :
http://www.artepan.com.ar/index.php?d=Permacultura/&f=01Construccion_del_Horno_1.html (pour voir le système), et là :
http://www.artepan.com.ar/index.php?d=Permacultura/&f=02Construccion_del_Horno_2.html (pour voir comment cet instrument du diable qu'est le bidon d'huile peut devenir un four pour votre pain maison).
Ce qui nous a plu, d'abord, c'est que c'est faisable plutôt facilement. Et qu'on voulait construire un four en adobe, très commun ici. Problème : avec notre climat très chaud en été, et très (très très) sec en hiver, le bois se fait rare, et les espèces endémiques d'arbres (caroubier notamment -algarrobo-) sont évidemment de croissance très lente. Donc, c'est super trop cool un four artisanal, c'est joli et tout, mais s'il vous déforester la moitié de Catamarca chaque fois que vous voulez faire cuire une miche, franchement, on est pas intéressés. Bref, l'idée de ce four c'est une chambre d'air autour du tambour (du bidon) qui se chauffe rapidement grâce au feu, et donc une cuisson beaucoup plus rapide que dans un four en terre, pour la simple raison qu'il n'y a pas nécessité de chauffer les parois : l'air se chauffe immédiatement et le tambour étant en fer se chauffe à son tour très rapidement.
L'un des avantages présentés aussi par les organismes promoteurs de ce type de four, c'est le fait que l'air chaud issu du feu et votre plat préféré ne sont pas en contact, donc en théorie, vous pouvez y brûler vos poubelles sans aucun souci pour la cuisson. Je dis en théorie parce qu'évidemment je vous vois déjà tous avec le cheveu dressé sur la tête, un profond air d'indignation, et une grosse envie de m'insulter. Non, je ne brûlerai pas mes poubelles dans mon four. Souvenez-vous simplement du fait que dans beaucoup de communautés rurales argentines, prenons par exemple Laguna Blanca (tout-à-fait au hasard, évidemment), le ramassage des ordures n'existe pas (Laguna Blanca, donc, et heureusement en un sens, je suis pas sûre que 6 heures de trajet aller d'un camion poubelle pour aller chercher les poubelles des 25 familles, et 6 autres pour les ramener à Belén soit une grande avancée en matière d'écologie). Et quand le ramassage systématisé existe (Catamarca, par exemple), l'unique traitement consiste à aller stocker tout ça aux portes de la ville, y mettre le feu de temps à autre, puis passer le bulldozer par dessus tout ça.
Donc, oui, je pense que pour beaucoup de communautés, c'est évidemment une bonne solution. Même sans aller jusqu'à brûler les déchets, le seul fait que la quantité nécessaire de combustible soit moindre me paraît une grosse avancée. Si vous regardez les paysages de Laguna Blanca, vous admettrez que le bois ne court pas les rues (ah ah, pas de rues ..ah ah).
Enfin, dès que j'aurai enfin des piles, je vous montre notre œuvre.
<<100.000 volts