Il n'y a pas si longtemps, nombreux étaient ceux qui louaient un modèle économique du sport proche de celui de nos voisins d'outre-Manche. Le secrétaire d'Etat à la Prospective Eric Besson devrait remette "fin octobre" son rapport sur la compétitivité du football français, commandé par le secrétaire d'Etat aux sports Bernard Laporte. L'objectif de cette mission est de "s'interroger sur les raisons qui font que les clubs français n'atteignent jamais les demi-finales ou la finale" de la Ligue des champions, a précisé Laporte, attendant une "étude détaillée, un véritable audit". En somme, l'objectif est de réviser le modèle économique du foot français pour se rapprocher du modèle anglais.
Depuis l'année dernière, un club français, l'Olympique Lyonnais, est côté en bourse. Pour mémoire, en 1999, Marie-Georges Buffet alors Ministre des Sports au moment de la mise en place du statut de SASP (Société Anonyme de Sport Professionnel, statut adopté depuis par une majorité de clubs de football de Ligue 1) avait interdit aux clubs l'accès à la bourse, mesure alors confirmé par son successeur, Jean-François Lamour, avant que Bruxelles estime que cette interdiction des clubs professionnels à faire appel à l'épargne publique était une "entrave injustifiée à la libre circulation des capitaux" ! Résultat, le parlement fut contraint de suivre l'injonction de la commission européenne.
Il est probable que le modèle économique hyper-capitaliste du sport-buisness flanche dans les prochains mois. Les financements des clubs essentiellement assurés par les banques vont inévitablement s'assécher. N'oublions pas qu'il s'agit du secteur des loisirs, l'un des plus cycliques par essence. Les économies commenceront par là. Le football n'est pas le seul sport touché par la tempête financière. Là où il y a beaucoup d'argent, en Formule 1, Rugby, hippisme...la crise va ébranler, à coup sûr, les modèles. Au lendemain, de cette crise, un nouveau modèle sera à inventer. Il faudra sortir du laisser faire et de l'absence de règle en matière de gestion et de contrôle des grands secteurs sportifs professionnels. Espérons que cette crise permette au sport de sortir grandi. Espérons que le jeu ne soit plus écrasé par les enjeux financiers.