Le Grenelle au parlement

Publié le 07 octobre 2008 par Erwan Pianezza
Que va-t-il se passer à partir de ce jour, mardi 7 octobre, en matière d’application des principes élaborés il y a un an au cours du Grenelle de l’environnement ? Le parlement doit effet débattre de nombreux amendements déposés dans un contexte de crise. Ces amendements, malheureusement, ont pour objectif d’atténuer les ambitions énoncées il y a an au cours des débats du Grenelle, et saluées par de nombreux acteurs non gouvernementaux. Fin septembre, soit près d’un an après la tenue du Grenelle de l’environnement -qui avait eu lieu les 24 et 25 octobre 2007, le ministre de l’Environnement a réuni pour la première fois les membres des six groupes de travail, issus des cinq collèges: Etat, collectivités locales, fédérations patronales, syndicats et associations écologistes.  Mais en douce, des amendements remettent profondément en cause les principes même du grenelle qui devait consacrer le rôle des associations face aux lobbies. Il y a quelques jours, Patrick Ollier (UMP), qui préside la commission des affaires économiques de l’Assemblée, a fait voter un amendement d’apparence anodine : les logements construits à partir de 2012 seront autorisés à afficher une consommation d’énergie de 120 kilowattheures (kWh) par mètre carré et par an - à condition qu’ils soient équipés d’un chauffage électrique. Or le Grenelle prévoyait à l’horizon 2012 un seuil de 50 KWH : pourquoi les équipements électriques, reconnus comme peu performants, devraient donner lieu à des dérogations ?  On sait que l’ADEME a mis en évidence le problème de la production électrique hivernale, qui dépend surtout des capacités excédentaires apportées par … les centrales thermiques… La conclusion en la matière revient à Nathalie Kosciusko-Morizet secrétaire d’Etat à l’écologie, : C’est “une folie française” de vouloir transformer l’électricité en chaleur “Et même une aberration d’un point de vue thermo-dynamique”, ajoute la ministre et polytechnicienne. Nicolas Hulot, de son coté, appelle les parlementaires à l’unité : on en est loin !!