Kylie Kwong, ma nouvelle cuisinière asiatique de dans la télé, a un nom digne de ces improbables héros des nanars de karaté de ma jeunesse. Ces films où des karatékas volants d'un coup bien porté faisaient voler des dizaines de têtes et autant de jambes et de bras... Ces films que je regardais avec les yeux presque à l'extérieur de leur orbite, sidéré par de tels exploits, à une époque où avoir un magnétoscope paraissait de la dernière modernité... ce n'était donc pas hier...
Si j'étais passionné par ce genre de film, j'ai aussi vite compris les limites qu'il y avait à essayer de transposer tout ça dans la réalité ! Je m'en suis plus particulièrement rendu compte un jour où j'avais décidé d'essayer moi-même la prise dite du tourbillon destructeur, la plus terrible prise que j'ai jamais vue...
Et pourtant j'étais prêt, j'avais moult fois répété devant mon miroir, j'avais même failli me paralyser de terreur en entendant mon cri, le cri qui paralyse justement... J'étais prêt, je volais presque, j'étais devenu quelque chose à mi-chemin du cobra et du tigre, un destructeur virtuel ! qui ne se rendais pas compte à quel point il était virtuel... Je me pensais donc à point... Alors je suis monté sur le sommet le plus haut de la région, la chaise de couture de mon père et de mon regard perçant j'ai cherché le pire ennemi pointant à l'horizon ! Et là j'ai vu au loin le petit rosier de ma mère, je l'ai regardé d'un regard noir et j'ai porté ma plus terrible attaque...
C'est comme ça que j'ai été battu par un rosier d'environ une trentaine de centimètres, que j'en suis sortir couvert de griffures tout penaud parce que franchement même à l'âge des culottes courtes des fois la défaite est dure à vivre !
Heureusement c'est à ce moment qu'est arrivé dans ma télé mon sauveur, Kwai Chang Caine, le penseur du kung fu ! Et lui avait l'avantage de combattre ses ennemis au ralenti et c'est grâce à ça que j'ai pu enfin vaincre le rosier félon ! Il faut dire que le petit scarabée que j'étais avait tiré la leçon de ses échecs et retenu les préceptes de mont maître Caine. Du coup grâce aux mouvements de la fouine déterreuse et de la musaraigne arracheuse, j'avais transformé le fier rosier en un plumeau ridicule... Ce n'est qu'après que ça s'est gâté, quand j'ai dû expliquer à ma mère... et que j'ai appris que les mères ne comprendraient jamais ce qu'est l'aventure.
Tout ça pour dire que l'Asie et moi c'était visiblement écrit... et forcément quand j'ai vu qu'une émission sur la cuisine chinoise était au programme de Cuisine TV je ne pouvais que foncer ventre à terre voir cette Kylie Kwong !
Kylie Kwong nous entraîne dans les cuisines chinoises et moi dès lors je me mets à rêver d'être à sa place et de me laisser emporter par les saveurs et les senteurs qui sortent de ma télé... Et du coup je attrape forcément mon petit carnet et mon petit crayon parce que c'est pas tout ça, le remplissage de l'imagination c'est bien mais celui de l'estomac, c'est mieux ! Et là on se rend tout de suite compte d'un des problèmes de l'émission, si les plats et les préparations semblent savoureuses, la cuisinière oublie régulièrement de préciser les quantités utilisées, peut-être pour mieux vendre le livre lié à l'émission, enfin je fais peut-être du mauvais esprit... peut-être ! Donc me voilà devant mon écran à me demander la contenance de ce grand verre de vin de Chine ou combien fait finalement un bon trait de soja... Néanmoins avec un peu d'attention et quelques assistants on y arrive, la preuve en omelette !
L'omelette aux tomates à la Kylie Kwong
Ingrédients :
- 6oeufs
- 1quinzaine de tomates cerises de différentes couleurs si possible
- 2càs d'huile d'arachide
- 2gousses d'ail écrasées
- 5 tranches de gingembre frais
- 1 càs de sucre roux
- 3ou 4 ciboules émincées
- 2càs de vin chinois - 1càs de soja
- 1càc de vinaigre balsamique (ou de vinaigre de riz noir)
- 1 trait d'huile de sésame (facultatif)
Commencez par préparer les tomates. Mettez 1càs d'huile dans un wok ou une poêle et faites bien chauffer. Ajoutez alors l'ail et le gingembre et laissez à feu moyen 2ou 3minutes. Ajoutez les tomates et les ciboules et prolongez la cuisson en mélangeant bien 2ou 3 minutes de plus.
Versez ensuite le sucre, mélangez bien, puis versez le vin chinois, le soja et le vinaigre et laissez de nouveau 2 ou 3 minutes. Ajoutez éventuellement un trait d'huile de sésame et réservez.
Battez les oeufs rapidement. Mettez la cuillère d'huile restante dans le wok que vous aurez bien nettoyé, et faites le bien chauffer à feu vif. Quand elle commence à fumer versez-y les oeufs et faites cuire votre omelette en l'étalant un peu dans le wok. Quand elle est presque à point, soit encore baveuse, versez sur l'omelette la préparation aux tomates et repliez-la. Poursuivez la cuisson à votre goût et servez dès qu'elle est prête, l'omelette ne sait pas attendre... Vous pouvez au dernier moment la saupoudrer de ciboules, rectifier en sel et poivrer.
Et pour ceux qui veulent aller plus loin avec Kylie Kwong vous retrouverez son émission régulièrement sur les grilles de Cuisine TV et pour les horaires c'est par là : La chine de Kylie Kwong
Mais pourquoi, je me demande si j'arriverais encore à paralyser le chihuahua de la voisine avec mon cri... est-ce que je vous raconte ça...