Soldats soudanais déchargeant des conteneurs militaires d'un avion Antonov 12 sur des camions militaires, dont un d’origine chinoise, à El Geneina. Le Groupe d'experts des Nations unies sur l'embargo sur les armes au Soudan a demandé l’interdiction de vol de l’appareil. © Amnesty International Nouveau rapport "Du sang à la croisée des chemins : plaidoyer pour un traité sur le commerce des armes "
Ce nouveau rapport d’Amnesty International montre, en s’appuyant sur des exemples détaillés et une analyse des politiques en place, qu’avec la mondialisation du commerce des armes
classiques le monde est arrivé à une croisée des chemins et que les gouvernements doivent à présent, s’ils veulent protéger les droits de leurs citoyens, prendre des mesures permettant de
contrôler efficacement ce commerce.
Ce rapport insiste sur le fait que le commerce des armes classiques est irresponsable et trop peu réglementé, et montre les conséquences de cette situation à travers neuf exemples.
Il explique en particulier que ce commerce contribue à de graves violations des droits humains dans diverses régions du monde, et qu’il aggrave l’insécurité au lieu de la combattre.
Il souligne que l’adoption d'un traité international sur le commerce des armes classiques (TCA) est une nécessité urgente, qui pourra sauver des vies, préserver des moyens de subsistance et
contribuer au respect des droits humains.
Amnesty International France
envoyé par josepha45
Restes de roquette russes S-8 90mm et de munitions pour canon 23x115mm produits à Novossibirsk (Russie), en 1985, qui auraient été tirés par l'Armée de l'air ougandaise au moyen d’un hélicoptère de combat russe contre des éleveurs kenyans dans la région de Loteere en Ouganda, en octobre 2006 © James Bevan Le rapport présente des cas de transferts irresponsables d’armes vers la Colombie, la Côte d’Ivoire, le Guatemala, la Guinée, l’Irak, le Myanmar, l’Ouganda, la Somalie, le Soudan/Tchad. Chacun de ces cas met en lumière des préoccupations précises en matière de contrôle des armes :
- Colombie : le rapport montre que des fournitures d’armes alimentent de graves atteintes aux droits humains commises par toutes les parties au conflit, et indique les différentes origines des fournitures d'armes légères ainsi que les divers chemins qu'elles empruntent pour parvenir à leurs destinataires : importation, courtage et trafic.
- Côte d’Ivoire : le courtage d’armes met en péril l'embargo sur les armes décrété par l'ONU et de graves violations des droits humains et atteintes à ces droits ont été perpétrées à l’aide de ces armes.
- Guatemala : il est fortement à craindre que les armes légères ne contribuent à la crise en matière de sécurité publique, et il est nécessaire que les gouvernements se demandent si les transferts d'armes attisent la violence et le crime organisé.
- Guinée : le code de conduite de l’Union européenne et les lois nationales ne permettent pas d’empêcher les transferts d’armes à destination de ceux qui les utilisent pour commettre des violations flagrantes des droits humains.
- Irak : les violations des droits humains et les atteintes à ces droits sont attisées par l’un des taux de détention d’armes légères par la population les plus élevés au monde. Le rapport évoque également la question des importations d'armes et des marchés passés pour obtenir des armes des États-Unis et de ses partenaires.
- Myanmar : le rapport se penche sur les principaux fournisseurs d’armes du Myanmar – la Chine, l’Inde, la Russie, la Serbie et l’Ukraine – et sur la nécessité d’un embargo sur les armes décrété par l’ONU face aux très nombreuses violations des droits humains commises dans le pays.
Pour en savoir plus Amnesty et le Myanmar, notre page "non aux armes pour le Myanmar"
- Somalie : les innombrables violations des droits humains et du droit international humanitaire sont commises par toutes les parties au conflit avec les armes légères qui arrivent massivement dans le pays malgré l’embargo sur les armes imposé par l’ONU.
- Soudan : les attaques contre les civils et les atteintes aux droits humains perpétrées au Darfour sont intensifiées par l’arrivée massive d’armes dans le pays ; il est démontré que le gouvernement soudanais a reçu une assistance militaire et des transferts d’armes en particulier de la Russie et de la Chine après l’extension en mars 2005 de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU, et que les groupes armés ont également reçu de très nombreuses armes.
Pour en savoir plus Amnesty et le Soudan/Tchad : nos pages spéciales
- Ouganda : la prolifération des armes légères parmi les groupes de pastoraux dans le Karamoja et leur utilisation abusive ont des conséquences désastreuses sur la situation des droits humains, et la force disproportionnée à laquelle ont recours le gouvernement ougandais et ses forces pour désarmer les groupes de pastoraux et attaquer les pastoraux turkanas fait de nombreuses victimes parmi les civils.
Un véhicule blindé de transport de troupes utilisé au cours d'une manifestation à Conakry (Guinée). © Private
EN SAVOIR PLUS
Pour que le traité sur le commerce des armes soit efficace, il faut instaurer une « règle d’or » sur les droits humains
Communiqué de presse d'Amnesty International France
Paris le 17 septembre 2008 - réf : SF
08 M 95
Rapport d’Amnesty International “Blood at the Crossroads: Making the case for a global Arms Trade Treaty”, Index AI: ACT 30/011/2008 - 17 septembre 2008 (uniquement en anglais)
Résumé d’Amnesty International “Du sang à la croisé des chemins. résumé”
Index AI: ACT 30/015/2008 - 17 septembre 2008 (version française)
La synthèse du rapport en français "Du sang à la croisée des chemins : plaidoyer pour un traité sur le commerce des armes "
Index AI : ACT 30/013/2008 - 17 septembre 2008
Du sang à la croisée des chemins. Plaidoyer pour un traité sur le commerce des armes
Faits et chiffres basés sur neuf études de cas
Contexte de l’action d’Amnesty International et soutien français à un TCA :LIRE
Campagne 2008 : « 2008 – un contrôle du
commerce des armes à portée de main »
Nouvelle Action virale (plus de 7000 participants déjà)
Pour soutenir notre campagne, installez, vous aussi l'une des bannières de promotion de notre campagne "LE MONDE VOUS REGARDE"
sur votre site ou votre blog
Site controlarms.org
Documents fondamentaux de la campagne
Le numéro 15 de la revue trimestrielle ALTERMONDES
(septembre-novembre 2008) de solidarité internationale comprenant un dossier spécial sur la campagne «Contrôlez les armes».
En 24 pages ce dossier préparé par la plate-forme
française «Contrôlez les armes» dont Amnesty France revient sur tout le travail accompli depuis 5 ans alors qu’en octobre l’Assemblée générale des Nations unies devrait décider de la
marche à suivre quant à l’ouverture de négociations en vue de l’adoption d’un Traité international sur le commerce des armes classiques.
Le dossier décortique les enjeux entourant l’adoption d’un tel texte, de la prolifération des armes en passant par le drame des enfants soldats ou encore le viol de masse comme arme de guerre.
Il revient également sur la genèse de la campagne et les avancées autres que sont l’adoption d’un traité international sur les bombes à sous-munitions ou encore le succès de la Convention
d’Ottawa sur les mines antipersonnel.
Vous y retrouvez également les signatures des membres de la Commission armes !
LIRE le sommaire détaillé + lien pour commander le n°
Le groupe d'experts gouvernementaux des Nations unies sur un Traité sur le commerce des armes rend son rapport !
Dans sa résolution 61/89, adoptée en décembre 2006, l’Assemblée générale des Nations unies a prié le Secrétaire général de constituer un groupe d’experts gouvernementaux chargé d’examiner la viabilité, le champ d’application et les paramètres généraux d’un instrument global et juridiquement contraignant pour l’importation, l’exportation et le transfert d’armes classiques, et de lui transmettre le rapport de ce groupe d’experts afin qu’elle l’examine à sa soixante-troisième session.
Ce rapport est maintenant public (résolution A/63/334). Il s'agissait de notre première grande victoire dans le cadre de la campagne "Contrôlez les armes".
Il sera présenté en octobre prochain lors de la 63ème session de l'Assemblée générale des Nations unies (AGONU) qui s'est ouverte le 16 septembre dernier.
Son contenu est encourageant puisque les experts ont admis que tout traité sur le commerce des armes (TCA) devrait faire référence à la «règle d'or» que nous promouvons depuis le début de la campagne.
Aux termes de cette dernière toute autorisation d'exportation d'armes ne devra être acceptée que dans la mesure où il n'existe pas de risques sérieux de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire.
A l'occasion du débat qui s’ensuivra une résolution devrait être adoptée par l'AGONU afin de permette le début de négociations rapides vers un TCA afin de prévenir les transferts internationaux irresponsables d’armes classiques et de munitions.
Pour en savoir plus : lire le rapport
source :http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty