Pour ceux qui ne le connaissent pas, Eric Miles Williamson est un professeur universitaire américain de littérature un peu particulier. Né en 1961 en Californie, il commencera par travailler sur les chantiers, pendant plus de sept ans. Cette expérience l’aura profondément marqué, et quand il reprend ses études et obtient un doctorat de littérature en 1998, il décide d’écrire. C’est ainsi qu’en 1999 sort son premier roman intitulé Gris-Oakland. Aujourd’hui c’est de son deuxième roman qu’il s’agit: Noir béton.
Les personnages de son roman sont des gens qui ont fait les pires boulots sur les chantiers, dans la démotiliton etc… Si son roman est si noir dans la description des métiers, c’est parce que Williamson lui-même a vécu beaucoup de mauvaises expériences sur les chantiers. Il raconte dans une interview au Transfuge, qu’il a vu des douzaines de ses copains se faire tuer, ou encore des cousins à lui qui se sont suicidés. Il explique que dans ce genre de métier, les ouvriers “se réveillent chaque matin en se disant qu’ils vont peut-être crever. C’est leur quotidien“.
Pour lui le rôle du romancier c’est avant tout de dépeindre l’humanité de manière réaliste et c’est ce qu’il s’emploie à faire dans Noir béton. En somme, c’est un roman qui s’appuie sur sa propre expérience pour décrire ce monde sordide des chantiers tout en ayant un regard plus lointain sur les dérives du système américain. A découvrir, et sûrement beaucoup de choses à retenir et à réfléchir.
Voici le résumé du livre:
Les ouvriers du bâtiment à San Francisco: leur boulot, les dangers, la course à la thune et leur passion, le mot n’est pas trop fort, pour le béton. Le quotidien d’un chantier : le pouvoir des syndicats, le travail au noir, la puissance des contremaîtres et des inspecteurs des travaux publics, avec, en contrepoint permanent, l’alcool, la cigarette et la came. Ces hommes, ce sont des damnés d’une terre sans lumière sous un ciel gris de poussière de ciment.