J’emprunte le titre de ce billet à la Newsletter des Amis Eco-Sapiens reçue ce jour… alors que la crise pointe le bout de son nez, avant le reste très bientôt, en France… Beaucoup l’attendaient depuis longtemps en réalité, et il semblerait que le moment soit arrivé. Les temps vont être durs, et le gouvernement a beau essayer d’être rassurant, il est fort probable que tout s’écroule très prochainement… après les fissures.
A l’image de l’éditorial de Jean-Louis Andreani dans Le Monde ce soir, qui explique à juste titre que “ce qui se passe aujourd’hui n’est que l’illustration de critiques adressées depuis des décennies au néolibéralisme (ou néoclassicisme)“. Le libéralisme n’est plus victorieux, nous sommes loins des années 1980/90 et des golden boys…Le journaliste effectue un bref flach-back intéressant: ces dernière années, “la responsabilité et l’exigence morale, supposées aller de pair avec la liberté revendiquée - selon les auteurs classiques comme Max Weber -, sont jetées aux orties, remplacées par l’application plus simple du principe ” La fin justifie les moyens “. Le goût du travail bien fait est remplacé par la soif d’argent. L’exigence d’une rentabilité à deux chiffres devient la norme usuelle, et débouche sur un cortège de fermetures d’usines et de licenciements. Les stratégies industrielles, faites d’investissements, de patience et d’anticipation, sont remplacées par l’urgence du gain maximal à court terme. Les inégalités explosent. Dans les médias, le spectacle de l’enrichissement sans limite se heurte à celui des précaires et des ” travailleurs pauvres ” qui se multiplient“.
Au-delà de la crise de confiance sans cesse évoquée ces jours-ci entre les banques, entre les particuliers et les banques, entre l’Union Européenne et les Etats-Unis… le monde soumis aux seules valeurs de l’argent et à la loi du plus fort s’écroule bel et bien… Les grands patrons seront bientôt déchus… et comme le souligne Jean-Louis Andreani, “dans ce contexte, maintenant qu’une partie de la population est convaincue que le jeu sans frein du marché produit des catastrophes sociales, mais aussi économiques, sera-t-il possible de recommencer comme avant, ou presque ? Ou bien un nouveau cycle, fondé sur le retour de la puissance publique et la réhabilitation de la philosophie régulatrice, est-il sur le point de s’ouvrir?“
Les financiers estiment bizarrement qu’il y a des Jérôme Kerviel partout! “Les résistances au retour sur terre viennent de ceux qui, par conviction idéologique, ne veulent pas renoncer à une victoire qu’ils pensaient définitive. Elles proviennent surtout de tous ceux qui ont profité du système, accumulé des profits gigantesques, et aimeraient juste continuer. En face, pour tous les adversaires du libéralisme extrême, c’est, d’une certaine façon, le combat de la raison et de l’humanisme contre l’argent fou qui reprend aujourd’hui, avec de meilleures chances de succès”. Combat de la raison ou pas, certains vont devoir atterir sur terre en effet, et revenir à des choses simples va être plus qu’utile… Une des mes grandes inquiétudes: le “chacun pour soi”, les tensions entre Etats et le protectionnisme… Sur fond de conflits mondiaux latents… L’accès aux ressources n’aidant pas… nous risquons vraiment de connaître des temps difficiles: il va falloir se serrer les coudes, et regarder le soufflet se dégonfler, le château de cartes s’écrouler… et trouver de nouveaux modes d’organisation économiques et sociaux, c’est certain!!