Y'a pas, le rythme est difficile à reprendre, pour le Blog à moteur. Les jours s'écoulent, l'air de rien, et voilà déjà un week-end hyper-rempli, côté sport automobile, qui est derrière nous!
Dimanche, il y avait rien moins que quatre courses internationales qui se sont disputées, avec deux Suisses en lice. A Monza, en championnat du monde de tourisme (FIA-WTCC), le Genevois Alain Menu s'était qualifié en 7e position sur la grille de départ. Connaissant le "métier" du pilote, nous nous attendions à le voir effectuer une remontée de derrière les fagots... ou à se laisser "glisser" vers le 8e rang final, au cas où l'affaire ne se serait pas passée comme il le voulait (oui, parce que ceux qui ont déjà oublié leur leçon se souviendront qu'en WTCC, les huit premiers de la première course partent dans l'ordre inverse dans la seconde, donc en tête lorsqu'on finit 8e).
Une fois le départ donné, on a vu un "gros tas" de voiture se précipiter sur le premier virage. La piste italienne est très, très large. Trop. Nous nous doutions bien que ça allait "coincer" une fois que tous les pilotes qui s'étaient rués vers l'avant allaient devoir freiner et braquer. Mais c'est dans la ligne droite, déjà, que les choses se sont gâtées: un pilote est parti en dérive, a mordu l'extérieur de la piste et sa voiture est revenue, en travers, dans le peloton, ricochant contre quelques voitures. Et, comme de bien entendu, il y avait celle d'Alain Menu dans le coup!
Le Genevois, qui ne compte plus les coups de poisse de toutes sortes depuis le début de la saison, s'est retrouvé dans les plates-bandes. Sa voiture n'ayant pas été (trop?) endommagée, il a repris la piste, dernier du peloton ou presque, et entamé une chevauchée fantastique qui l'a mené jusqu'au 11e rang. Synonyme de... rien du tout! Ni points, ni classement inversé.
C'est donc de la 11e place qu'il a pris le départ de la seconde course du jour. Et, encore une fois, Alain Menu s'est montré magistral, remontant ses petits camarades un à un pour terminer 5e, ce qui lui a permis de grapiller quelques points. C'est chouette pour lui, mais ce sera insuffisant pour la course au titre: avec 51 points de retard sur le leader actuel, le Français Yvan Muller, la chose est réglée pour le Genevois (il ne reste déjà plus que 40 points en jeu). Son coéquipier chez Chevrolet, le Britannique Rob Huff, est troisième du classement général mais il doit remonter 31 points, ce qui semble là aussi hors de portée. Désormais, seul l'Italien Gabriele Tarquini, coéquipier d'Yvan Muller chez Seat, semble encore en mesure de contester le titre au Français.
Malgré tout, deux choses positives sont à relever: Alain Menu a réalisé le meilleur chrono du jour dans la deuxième course et, tout comme Rob Huff et le troisième "Chevy Boy", l'Italien Nicola Larini, il a déjà été confirmé par Chevrolet pour la saison prochaine. Mais gageons que le Genevois ne va pas "brader" pour autant la fin de la saison 2008 et qu'il cherchera sans doute à accrocher encore au moins une victoire à son palmarès avant la fin de l'année.
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Autre Suisse engagé dans un championnat international, Neel Jani reprenait du service pour l'équipe helvétique du championnat des nations, l'A1GP. Mais le Biennois, champion en titre de ce championnat qui est en train de se doter d'une belle réputation, n'a pas eu la tâche facile. Comme toutes les autres équipes, pour être honnête. En effet, les voitures de l'A1GP ont totalement changé depuis l'an dernier. Châssis entièrement revu, moteur Ferrari, tout était donc à ré-apprendre, aussi bien pour les ingénieurs que pour les pilotes.
Seul hic: l'A1GP, qui fournit le matériel aux équipes, n'a pas pu livrer le matériel dans des délais raisonnables à tout le monde. Les "petites" nations, dont on imagine qu'elles disposent de moins de moyens logistiques, techniques et financiers pour la préparation et la mise au point de la voiture, ont été livrées en priorité. La Suisse n'en faisait pas partie. Du coup, le délai était trop court et il a même été envisagé un moment qu'elle ne soit pas sur les rangs lors de ce premier week-end de compétition, à Zandvoort (NL). Cela a du reste été le cas pour plusieurs équipes, dont la Grande-Bretagne. Pour palier ce problème, le règlement de l'A1GP a immédiatement été revu et, cette année, chaque équipe pourra "décompter" ses deux plus mauvais résultats. Sachant que ceux qui n'étaient pas là ce week-end ont ainsi déjà "grillé" leur joker.
Mais pour la Suisse, la bonne nouvelle est venue du Pakistan, qui a "prêté" sa voiture pour les deux premières courses (aucune idée du pourquoi de ce geste fort fair-play... Sans doute que l'équipe ou le pilote ne pouvaient pas assurer ce rendez-vous). Et, avant la course, Neel Jani se disait confiant, expliquant que l'une ou l'autre voiture, il n'y verrait pas de différence puisque le temps avait manqué pour réaliser le moindre tour d'essai.
C'est donc durant les essais libres que le Biennois a découvert sa nouvelle monture. Notez que, pour le Français Loïc Duval, c'était carrément pendant les essais qualificatifs, ce qui est encore pire... Bref: les performances de Neel Jani ont été assez bonnes mais de loin pas du niveau qu'il a montré la saison dernière. Qualifié en 6e position, le Biennois a profité d'un accrochage en tête pour se retrouver au 3e rang. Mais cela n'a pas duré et on a vu ce qu'on n'avait jamais vu l'an dernier, il s'est fait remonter par deux pilotes, dont le Malais Fairuz Fauzy, qui finira vainqueur de cette première course.
Et dans la deuxième course, Neel Jani n'a accompli que quatre tours avant de rentrer dans les stands et d'en rester là, apparemment à cause d'un problème avec sa boîte de vitesses.
Le Biennois a tout de même engrangé les quatre points de sa 5e place mais il y a fort à parier que, même si la Suisse était présente à ce premier rendez-vous, ce soit les résultats de ce week-end initial qui seront "biffés" à la fin de la saison. Pour le classement général, outre la Malaisie qui a tiré magnifiquement son épingle du jeu, il faut relever l'excellente prestation du Français Loïc Duval, qui a remporté la deuxième course, malgré les conditions difficiles liées aux retards de livraison des voitures. Ces deux nations se partagent la tête du classement (22 points) et devancent la Nouvelle-Zélande (18 points) et les Pays-Bas (11 points).
A noter encore l'entrée en matière tonitruante de deux p'tits jeunes qu'il va falloir surveiller, à savoir justement le Néo-Zélandais Earl Bamber, 18 ans tout juste et visiblement bourré de talent, ainsi que le Monégasque Clivio Piccione, 24 ans, qui s'est lancé dans la bagarre avec une belle efficacité, compte tenu que Monaco est représenté pour la première fois dans ce championnat des nations et ne dispose donc d'aucune expérience en la matière.
Jacqueline