Cette semaine, la bourse de Tel-Aviv a regagné 5,4%, et n'affiche plus qu'une baisse de 12% sur son record du 11 mai, mesuré par l'indice TASE25 . Par comparaison, notre CAC40 national se situe 9% plus bas que son point haut du 10 mai. De même, le shekel a regagné du terrain contre le dollar et l'euro.
Et pourtant Israël est en guerre. Depuis le début de l'agression menée par la milice terroriste du Hizbollah contre le nord du pays, l'activité économique y est fortement ralentie, du fait que la population a pour instruction de rester à l'abri, afin de limiter les pertes civiles.
Visiblement, le marché pense que la guerre sera courte, que la capacité de nuisance des terroristes pro iraniens sera significativement réduite, et qu'il ne sera pas nécessaire de recourir à une opération terrestre d'ampleur, très coûteuse matériellement et en vies humaines.
Bien sûr le marché peut se tromper. L'influence des événements géopolitiques sur les cours est évidente : impact psychologique, hausse de la prime de risque du fait des incertitudes, avant même de parler des répercutions sur les bénéfices des entreprises.
La question à se poser est de savoir de quelle façon les marchés sont plus clairvoyants que les commentateurs , ou l'opinion publique en général. Bien entendu, le marché ne peut pas deviner quelles événements futurs vont se produire. Mais rappelons-nous qu'il avait commencé à baisser significativement avant le 11-09-2001, en particulier pour les valeurs d'assurances et celles liées au tourisme. De même, en 1990, le marché avait entamé un retournement à la baisse avant l'invasion du Koweit par Saddam Hussen, début août.
George Soros disait : le marché est réflexif. Sachons lire comment il influe sur les opérateurs de la même façon que nous nous intéressons à la façon dont les opérateurs font bouger le marché.
Si la Bourse montre actuellement son optimisme, c'est aussi à considérer comme le résultat d'une analyse lucide, et pas d'un parti-pris idéologique.