Magazine Bourse
Emettez, introduisez !
Les augmentations de capital, émissions de nouveaux titres et introductions en Bourse se succèdent à un rythme effréné sur toutes les places boursières. A Paris, l'introduction de Europacorp, la société de production de Luc Besson, sur Eurolist B, a permis de lever 75 millions d'euros par augmentation de capital. Au même moment, Wavecom, le fabricant de modules radio pour les téléphones, lance une émission d'Oceane de maturité 7 ans, pour 70 millions. Récemment, Veolia a levé 2,5 milliards d'euros par une augmentation de capital classique. A New York, Blackstone Group, leader mondial du private equity, s'est introduit en Bourse de manière fracassante, en levant plus de 4 milliards de dollars. Et je ne parle pas des levées de fonds géantes opérées par les sociétés chinoises.
Qu'ont-ils donc tous à vendre ainsi du papier ? On peut bien sûr l'expliquer par les opportunités de développement, le souhait de capter les abondantes liquidités disponibles sur le marché, la volonté de grossir pour ne pas être dévoré par encore plus gros que soi.
D'un point de vue contrarian, cela donne un signal : quand les sociétés se précipitent pour distribuer du papier, c'est qu'elles estiment que le cours est suffisament élevé pour bien vendre. Avant de se précipiter pour acheter, il est sage de s'assurer qu'il y a derrière un réel projet d'investissement créateur de valeur, et non pas seulement le désir de profiter de conditions de marché attractives. Car quand la fenêtre d'opportunité se referme par la suite, cela veut dire que les cours sont plus bas. Dommage alors pour ceux qui ont souscrit, trop cher peut-être.