Non, très bien, il ne faut pas que j'y pense. N'y pense pas, n'y pense pas, avale une autre gorgée de café, voilà, très bien, encore une, allume une clope, n'y pense pas.
Surtout
N'écoute pas
Ces sentiments
Qui font les putes
Sur le trottoir de tes artères
D'accord, tout est au poil, termine ton café. Encore un ou deux, et la caféine va te rendre givré, ça fera naître mille éclairs sous tes doigts, et tu seras incapable de penser à une seule chose à la fois. Parfait, tape encore sur le clavier, les doigts sont précis.
Ne pense
A rien d'autre
Qu'aux doigts qui glissent
Sur les touches
Eh! tu m'entends? Allez, écoute. Ne regarde pas par la fenêtre, tu vas t'égarer. Au pire, range-toi sur le bas-côté:
Replie-toi sous toi-même
Voilà sur le pas de la porte
Tu as accepté
Ce que d'autres auraient
Catégoriquement refusé!
(Et ça ne fera pas de toi un être hors-du-commun
A peine un chien qui s'ébroue
Sous un lampadaire éteint)
Chute dans le mur il se recule, on épuisera ceux qui ne parviennent pas à dormir. Frappe bien la cuisse, tu penseras à autre chose. Oui, oui, oui! Bon dieu, quelle énergie, quel souffle, profites-en pour dresser des montagnes de poussière. Bordel, oui, cogne, continue, frappe, tranche, déchire. La page est un ciel à exploser. Lève-toi, allume une clope, prépare du café. Tout passe. Une bouteille de vin, et tout passe.