National-socialisme, cuvée 2008.

Publié le 06 octobre 2008 par Drzz

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National-socialisme, cuvée 2008.

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Miguel Garroté – Le texte ci-après se divise en trois parties. Dans la première partie, j’aborde quelques thèmes politiques et spirituels liés à l’actuelle crise financière. Dans la deuxième partie, Rencontre Judaïque FM (1) aborde à son tour ces thèmes. Dans la troisième partie, Alexandre Adler (2) effectue quelques réflexions qui sont à l’origine des commentaires, d’une part, formulés par Rencontre Judaïque FM (2e partie), et d’autre part, formulés par moi-même (1e partie). Les gens fatigués de naissance peuvent directement descendre sur la 3e partie (l’article de Alexandre Adler). Venons-en aux faits.

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PREMIÈRE PARTIE

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Au travers d’un article tout à fait remarquable paru dans Le Figaro (« Social fascisme »), Alexandre Adler souligne, à propos de l’actuelle crise financière, je cite, que « l'effondrement ne sera pas comparable à celui de 1929 sur le plan matériel ». Alexandre Adler ajoute aussitôt, je cite : « Mais il en va différemment du plan intellectuel ou, pour le dire non sans une certaine emphase, sur le plan spirituel ». Et sur le risque d’un retour à l’extrémisme, Alexandre Adler précise, je cite : « Bien entendu (…) les yeux se tournent vers ce qu'il reste du Front national. Pour ma part, scrutant l'horizon tous azimuts, je verrais plutôt le danger sur notre extrême gauche que sur notre extrême droite » (fin de citation). J’aimerais revenir, quant à moi, dans l’ordre inverse, d’abord sur la question du Front national, question évoquée par Alexandre Adler ; et ensuite sur le plan spirituel, plan également évoqué par Alexandre Adler.

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Sur la question du Front National, Alexandre Adler verrait, je cite, « plutôt le danger sur notre extrême gauche que sur notre extrême droite ». Je n’en suis pas si sûr. Car l’extrême gauche et l’extrême droite ont toujours été - et sont encore - interchangeables. Hitler était national-socialiste. Il n’était pas simplement nationaliste. Après le démantèlement de l’URSS, les électeurs du PCF se sont tournés vers le Front national. Demain, les électeurs du Front national peuvent se tourner vers le parti anticapitaliste de Besancenot. Le national-socialisme et le social-nationalisme, peu importe aux électeurs aveuglés que ces courants soient d’extrême droite ou d’extrême gauche. La seule chose qui importe aux électeurs aveuglés en période de crise et de guerre, c’est que le national-socialisme et social-nationalisme soient les ennemis jurés de la société libre de culture judéochrétienne.

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Sur le plan intellectuel et spirituel (plan que Alexandre Adler souligne avec emphase) notre société française et européenne, ne diffère guère, de la société française et européenne de 1928, juste avant la crise, et de la société française et européenne de 1938, juste avant la guerre. Je m’explique. Le vide intellectuel et spirituel de 2008, ne diffère guère de ceux de 1928 et de 1938. Comme en 1928 et comme en 1938, il se trouve qu’en 2008, presque personne ne défend et ne valorise la société libre de culture judéochrétienne. Aujourd’hui, si quelqu’un souhaite lire - en français - les articles de Daniel Pipes ou de Caroline Glick, il est contraint de se détourner des médias, et de se rabattre sur la blogosphère néoconservatrice francophone. Aujourd’hui, si quelqu’un veut s’enquérir - sans perdre des heures - des derniers livres de Pierre-André Taguieff, Guy Millière ou François Célier, il a avantage à effectuer ses recherches sur Internet plutôt que dans les médias.

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Et puisqu’en tant que catholique - justement - je défends la société libre de culture judéochrétienne, j’aimerais profiter de l’article de Alexandre Adler, pour conclure, avec la question des catholiques - d’hier et d’aujourd’hui - face à la crise et face à la guerre. Dans les heures les plus noires du 20e siècle, nombre de catholiques - pas tous, certes, il y a eu quelques Justes, - ont préféré Charles Maurras (dont le mouvement Action française fut excommunié par l’Eglise de l’époque) à Jacques Maritain. Léon Degrelle est allé jusqu’à inventer une bouillie national-catho-socialiste - le rexisme - sous prétexte de mieux combattre ainsi Staline. On ne refait pas l’histoire, j’en suis parfaitement conscient.

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En revanche, on peut éviter de répéter les mêmes erreurs historiques. L’autre jour, sœur April, une consacrée de nationalité américaine, m’apprend, toute dépitée, quelque chose que je sais déjà depuis longtemps, à savoir que le père Nicolas Buttet (celui qui parle tout le temps et qui essaye de me faire taire) met les attentats du 11 septembre 2001 sur le dos des Américains et des Juifs : la thèse du complot. Le problème, c’est qu’il n’y pas qu’un seul prêtre catholique pour débiter ce genre de sottises, sottises mises à nus dans le dernier livre de P.A. Taguieff (La Judéophobie des Modernes), livre que certains clercs feraient bien de lire. A ce propos, j’ai très envie de m’adresser à quelques nonciatures et dicastères pour leur demander si Benoît XVI soutient ce genre de « phraséologies complotistes » style 9/11. Encore l’autre jour, je me fais traiter de « pauvre garçon qui n’a rien compris » (…j’ai 52 ans…), par un journaleux (plus ou moins lepéno-lefévriste et totalement inconnu du grand public), journaleux dont j’avais osé critiquer une prose spécifique, prose à mon « pauvre » avis 99% judéophobe et ayant suscité des commentaires quant à eux 100% judéophobes. Au plan intellectuel et spirituel, nous avons donc - hélas - suffisamment d’indices, pour déceler qu’il y a, en effet, de faux prophètes sur orbite, qui ne contribuent en rien, à l’unité pourtant indispensable, face aux crises et face aux guerres. J’entends d’ici les islamistes se taper les cuisses de rire.

Miguel Garroté

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DEUXIÈME PARTIE

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Fait intéressant dans ce contexte, aujourd’hui lundi 6 octobre 2008, Rencontre Judaïque FM (1) introduit l’article de Alexandre Adler, paru dans Le Figaro du vendredi 3 octobre 2008, en faisant le commentaire préliminaire suivant (début du commentaire de Rencontre Judaïque FM) : « Le krach financier qui s'est étendu en quelques semaines comme une traînée de poudre, depuis les Etats-Unis jusqu'à l'Europe, augure une période de fortes secousses bien redoutable pour les pays démocratiques. Posté à ma petite fenêtre et redoutant, fort naturellement, une éclipse américaine qui renforcerait d'autant le camp des ‘islamo fascistes’, j'avoue n'avoir pas, spontanément, songé à un autre fascisme qui risquerait de survenir...chez nous ! Alexandre Adler imagine que, comme dans les années trente et en raison de la même lâcheté des élites, un parti antisémite de masse ne vienne en embuscade : et il le voit à l'extrême gauche de l'échiquier politique » (fin du commentaire de Rencontre Judaïque FM).

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TROISIÈME PARTIE

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Alexandre Adler, écrit, en effet, et je vous invite à prendre la peine de lire cet article en entier - (début de l’article de Alexandre Adler dans Le Figaro) : « Dans l'accalmie qui sépare le grand cataclysme de Wall Street de ses conséquences macroéconomiques et politiques sur le reste du monde, il est possible de ménager un petit espace à la réflexion politique, un espace nécessairement angoissant. Certes, l'effondrement ne sera pas comparable à celui de 1929 sur le plan matériel. Mais il en va différemment du plan intellectuel où, pour le dire non sans une certaine emphase, sur le plan spirituel. En 1928, quelques mois avant le krach de Wall Street, l'Allemagne avait pour chancelier le débonnaire social-démocrate Hermann Mül­ler, soutenu par les non moins débonnaires catholiques démocratiques et libéraux laïques. Le parti nazi, dont la tentative de prise de pouvoir en 1923 s'était soldée par une fin lamentable et même comique, oscillait entre 4 % et 6 % du corps électoral. Trois ans plus tard, le même parti approchait des 40 %. Une telle progression cancéreuse avait pour cause essentielle, sinon unique, l'effondrement du système économique capitaliste géré par des formations démocratiques modérées. Si l'ampleur du désastre, on l'espère de tout coeur, pourra être contenue, si même on peut s'attendre de la correction en cours une amélioration et une rationalisation du système, il n'empêche que nous sommes à la merci d'un accident économique sérieux, et nous au­rons à faire à une poussée populiste et autoritaire de grande ampleur.

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Bien entendu, avec un sens de la répétition historique qui s'est toujours démenti, les yeux se tournent vers ce qu'il reste du Front national. Pour ma part, scrutant l'horizon tous azimuts, je verrais plutôt le danger sur notre extrême gauche que sur notre extrême droite. Mais que le lecteur me permette ici un petit excursus par la Vienne de Robert Musil. Le grand romancier autrichien qui commence à rédiger son chef-d'oeuvre « L'Homme sans qualités », à peu près au moment où le désastre allemand devient lisible, nous dépeint une mode particulièrement étrange dans la capitale de l'Autriche-Hongrie, en 1913. Toute la bonne société, intellectuels et artistes notamment, s'enthousiasme, en effet, pour un clochard qui a assassiné quelques prostituées dans le parc du Prater, du nom de Moosbrugger ; tout le monde le trouve étonnamment poétique et audacieux. Musil nous parle de ce fait divers, parce que probablement le meurtrier Moosbrugger a dû partager sa couche, à l'asile de nuit, avec un autre clochard du nom d'Adolf Hitler qui, lui, n'en restera pas aux prostituées de passage dans l'ambition destructrice. L'enthousiasme pour le petit assassin prépare, comme dans un pressentiment, l'émotion en faveur du grand criminel.

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Quelque chose de semblable est en train de se passer en France aujourd'hui. Cela commence par la pâmoison active de certains artistes en faveur de tueurs en cavale, généralement italiens. Puis on découvre, avec horreur, qu'un nombre, on hésite à dire, respectable de nos concitoyens, imaginent que le 11 septembre 2001 est le résultat d'un vaste complot dans lequel Ben Laden n'aura été, au mieux, qu'une marionnette manipulée. Soyons clairs : on n'a pas besoin du nouveau torchon qui se réclame de l'excellent Siné pour comprendre que si complot il y a, ce ne peut être que le fait de l'establishment américain, et bien sûr de ses suppôts juifs, new-yorkais autant qu'israéliens. C'est ce que disent généraux pakistanais et imams cairotes dès maintenant, c'est ce que brûlent de dire nos modernes sceptiques. Et voici que l'un des assassins de Georges Besse justifie son action et est admis au nouveau parti anticapitaliste du célèbre affranchi postal, Besancenot. Dans la République de Weimar, la responsabilité principale de l'ascension de Hitler vient des élites conservatrices catholiques et protestantes : malgré la répulsion que leur inspirait le nazisme, de temps à autre, ces élites inconsolables de l'Empire de Guillaume II ne pouvaient s'empêcher de tenir les nazis pour des patriotes, certes un peu vulgaires et excités, et tenaient de la même manière les républicains modérés pour des acteurs illégitimes de la vie politique.

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Cette même baisse des défenses immunitaires existe aujourd'hui à gauche. Certes, le Parti socialiste n'est pas sur les positions de l'extrême gauche sociale fasciste. Mais l'origine, très souvent trotskiste, parfois communisante de la grande majorité de ces élites lui a mis ‘un flic dans la tête’ : comme le disait Jaurès à propos de Briand, rien n'est pire qu'un hilote dégrisé. Tant les dirigeants du Parti socialiste se donneront tort de leur effective modération, ils considéreront Besancenot et la théorie de petites brutes imbéciles qui font masse autour de lui comme des représentants plus purs et plus intègres des idées qu'ils défendaient dans leur jeunesse. Si nous voulons éviter que la crise nous confronte bientôt à un parti social fasciste de masse, aux connotations manifestement antisémites, c'est au Parti socialiste, en première ligne, de réagir énergiquement. S'il parvient à le faire, il sera peut-être le parti hégémonique de l'après - crise. S'il manque à son devoir, l'explosion est à brève échéance » (fin de l’article de Alexandre Adler dans Le Figaro).

(1)   http://www.rencontrejfm.blogspot.com

(2)   http://www.lefigaro.fr/debats/2008/10/04/01005-20081004ARTFIG00231-social-fascisme-.php

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