Ok, pour la rubrique “votre point de vue” mais le Parlement européen fera-t-il justement usage du “user generated content“, l’avenir nous le dira. J’apprécie également l’idée du direct et suis impatient de voir ce que cela peut donner. Les séances seront-elles aussi soporifiques que celles de nos mercredis après-midi nationaux ? Je ne le crois pas au contraire, je pense que c’est là précisément que les choses vont se passer. Je précise, certes l’essentiel de la politique en action se déroule, partout, sous nos yeux, dans les coulisses de Bruxelles, mais c’est là que nous citoyens, allons pouvoir observer la nouvelle scène politico-médiatique de babel en action. C’est là même que vont se cristalliser des hommes, femmes, structures politiques d’envergure (médiatique) européenne, enfin peut être, c’est ce que nous allons expérimenter à travers ce nouvel espace numérique institutionnel.
Si nous pouvons trouver l’idée pertinente, il faut rappeler qu’avant de voir le jour, le projet a suscité de nombreux débats, notamment autour de la question de son financement, à hauteur de 9 Millions. A priori, je suis en accord avec ce type de budget, surtout qu’il correspond à l’apport de 500 Millions de citoyens, et l’idée d’une web TV est fondamentalement bonne. Mon point de vue sur le débat est que les premiers à s’être insurgés, sont ceux-là même qui revendiquent le manque de médiatisation et a priori, de décisions démocratiques en Europe. Mais comme à chaque fois, les chiens aboient, la caravane passe. Certes la traduction est très couteuse (la moitié du financement de la chaine - 22 langues, 44 traducteurs à plein temps) or, je trouve que tout l’intérêt repose sur ce travail inédit. D’autres encore reprochent à Europarl TV de s’intéresser à un public averti et principalement les jeunes (la génération Y), notamment grâce au web. Je trouve cette critique déplacée, comment veut-on construire une Europe saine en visant un public qui ne se préoccupe guère de son nouvel environnement politique, économique et social ? (chose impossible par ailleurs) Ou qui pense encore que dans la société de l’information, les citoyens lambdas ne s’intéressent pas à la chose publique ? Bien entendu, il ne faut pas oublier certaines réalités comme la fracture numérique au sein même de l’Union Européenne, voire au sein de chaque entité nationale, mais où allons nous discuter de ce type de problèmes, si ce n’est à travers un espace médiatique européen relativement homogène ?
Enfin, cet enthousiasme que vous partagez sans doute, ne doit pas nous écarter du travail qu’il reste à accomplir au sein même de l’espace numérique (qui est global et n’a que faire des frontières géographiques) et en Europe de manière générale. De même, il serait utile de réviser notre jugement après quelques mois de suivi d’Europarl TV. En attendant, c’est fait, nous avons appuyé sur le bouton rouge et les euro-citoyens sont dans les starting-blocks ;-).