Le mardi 24 Septembre, le Parlement européen à adopté le dernier amendement Bono/Cohn-Bendit/Roithova qui compromet sérieusement le concept de riposte graduée défendu par Chirstine Albanel. S’il s’agit d’un vote en première lecture et que le texte voté (573 voix contre 74) peut encore être modifié, il se pourrait qu’il soit, dans le pire des cas, rejeté par la Commission européenne. C’est ce qu’à affirmé Reding (commissaire européen en charge de la société de l’information et des médias). Je ne suis pas un spécialiste du “Paquet télecom” et de son historique politique et juridique. Afin d’entrer dans le cœur du sujet je vous invite à lire le dernier article de Philippe Aigrain, intitulé à raison Boomerang, il retrace les éléments de la situation et les enjeux qui y sont liés.
D’un autre côté, on apprend que Christine Albanel tient dur comme fer à la riposte graduée et compte passer outre le vote parlementaire européen. Si les enjeux du “Paquet télecom” vont bien au delà de la riposte graduée (conférer ici par exemple) plusieurs interrogations, et dans divers domaines, subsistent.
- Tout d’abord, comment Christine Albanel compte-t-elle s’y prendre, certes les lobbies des industries culturelles ont encore beaucoup de moyens de pression mais l’historique de l’amendement Bono/Cohn-Bendit/Roithova illustre quand même assez bien le fait que la voix citoyenne démocratique peut encore avoir un minimum de poids dans les décisions bruxelloises, enfin je le crois.
- Ensuite, combien faudra-t-il rejeter de textes avant que ces mêmes industries comprennent que la situation actuelle représente pour eux de nouvelles opportunités de création, de business models à inventer et de nouveaux marchés (ceux de la génération Y) à conquérir ?
- Enfin, pourquoi s’obstiner à remettre en question la primauté du droit européen en désirant instrumentaliser le système politique et juridique européen (en construction) à des fins, non pas politiciennes, mais purement nationales (et souvent rétrogrades) ? Surtout lorsqu’il s’agit d’internet.
On assiste peut être simplement, au delà d’un vulgaire conflit d’intérêts, à un conflit de générations ?
C’est en partie ce que suggère la vidéo ci-dessous :