En effet, depuis plusieurs années, la radio était le média qui bénéficiait de la plus grande croyance de la part du public concernant l’information donnée. Sans doute influencé en cela par le côté minimaliste de la transmission radio où la multiplicité des effets n’est pas abondante.
La presse également jouissait d’une aura importante entretenue par des titres de presse à la notoriété historique importante. En queue de peloton, la télévision recevait la majorité de la méfiance du public tout l’Internet (même si pour ce dernier, son apparition encore récente ne permets pas de mettre ces résultats sur le même pied d’égalité). Médias à la forte mise en forme, la part de véracité et d’investigation ne semblait pas convaincre le public.
La dernière étude sortie il y a deux jours (effectuée début juillet) inverse totalement cette hiérarchie en établissant comme média qui informe le mieux la télévision.
- Télévision : 61%
- Radio : 34 %
- Presse Ecrite : 34 %
- Internet : 16 %
A ce nouvel ordre établi, il faut s’y faire et approfondir quelques peu ces résultats, par contre la suite de l’étude me laisse quelque peu perplexe, 60 % préfèrent “une information factuelle afin de (se) forger ensuite (eux-mêmes) une opinion” pour 36 % préférant une “information déjà analysée même si elle peut parfois-être orientée par l’opinion du journaliste“. Ces chiffres reflètent selon la très forte percée des gratuits qui fonctionnent sur le mode d’une déclaration factuelle sans toutefois pousser jusqu’à l’analyse. Alors, se dire que les français préfèrent cette version pour se forger leur propre opinion peut être intéressant sauf si la majeure partie des informations sont tirées de ces mêmes gratuits. Comment porter un jugement construit qui ne réponde pas systématiquement d’une populisme prépondérant mais d’un autre type de réactions ?
Cette percée des gratuits se traduit enfin par les 61 % des interrogés qui déclarent qu’une “information que l’on obtient gratuitement est d’aussi bonne qualité que celle que l’on paye” pour 28 % pensant le contraire.
Nouveau chiffre proposé dans cette étude, les 82 % des interrogés qui déclarent important que les médias favorisent l’intéractivité avec leur public. Véritable tendance de fond d’un usage de l’Internet devenu geste quotidien, il n’empêche que cette pratique utilisée massivement trouve très rapidement ses limites. En effet, c’ess par ces instants (vantés) d’intéractivité qu’un débat ne trouve en général pas d’issues. Car l’auditeur, téléspectateur commun, proposera le plus souvent une vision personnelle (ce qui est logique) reprenant un passage vécu comme outil de catégorisation général… Et comme la parole experte ne trouve que peu grâce aux médias actuels, c’est la porte ouverte au populisme le plus primaire qui frictionne les idéaux sans toutefois permettre l’émancipation de simples idées.
Bref, cette étude reste très intéressante puisqu’elle met en avant un véritable changement de la consommation médiatique, ne rebutant plus l’usage du gratuit par le public, ne le considérant plus comme un pastiche d’organe de presse. Quant à la télévision, cela parait étrange dans le sens où depuis quelques mois, le grand public est de plus en plus au courant des entreprises propriétaires de ces mêmes chaines et des intérêts éditoriaux inhérents (qui sont les mêmes pour la radio d’ailleurs).
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