Longtemps boudé par les consoles de la nouvelle génération, le beat-them-all connaît un retour en grâce. Avec Star Wars, le pouvoir de la force mais surtout Too Human, ce genre, souvent qualifié de mineur, démontre qu’il est capable de se renouveler. Récit épique de la lutte entre des divinités nordiques et des machines, le titre de Silicon Knights utilise un canevas intemporel abondamment utilisé par les scénaristes du jeu vidéo.Too Human est toutefois riche de ses multiples emprunts, de son mélange d’onirisme et d’esthétique cyber, de ses personnages aux accents shakespeariens.
La création du studio canadien n’est certes pas le jeu de combat métaphysique que l’on a parfois imaginé. Mais en utilisant des éléments de personnalisation, tirés des jeux de rôle notamment, Too Human propose de prudentes mais intéressantes innovations.
Au lieu de considérer le combat comme une combinaison de coups, l’utilisation du stick analogique, qui constitue l’élément essentiel de la mécanique du jeu, rend les combats très fluides, et transforme les enchaînements en une danse macabre.
Référence implicite à l’oeuvre de Nietzsche, Too Human est finalement moins une illustration du Surhomme, que de La Naissance de la tragédie. Quand le personnage de Kratos, dans God of War, révèle le côté frénétique et dionysiaque des combats, Too Human explore leur pendant glacial et apollinien.
Laurent Checola