Tiens, je viens de lire un intéressant article sur Marianne à propos de la pertinence ou non d'autoriser ou de tamiser les commentaires sur un blog. Dans un premier temps à penser, ce sont des observations techniques qui me viennent à l'esprit : la question se pose à partir d'un certain nombre de commentaires, et si l'on ne dispose pas de temps ou d'une équipe de modération.
Ensuite, il y a l'aspect politique et philosophique : la liberté des commentaires participerait d'une démocratisation de l'information, voilà ce que disent les partisans de la libre expression de ces derniers, et, c'est ce en porte à faux de quoi semble se positionner Régis Soubrouillard.
J'y vois un faux débat, pour ma part, car il mêle deux questions distinctes : ce qui compte au fond, c'est surtout l'accessibilité de l'information, et pas de n'importe quelle information, mais aussi une information de qualité. Or, il y a souvent une ambiguïté des apôtres de la libre-information.
Démocratiser l'information, c'est autoriser tout le monde à la faire, ou bien c'est la rendre accessible à tous et à toutes ? La question, c'est de déterminer dans quelle mesure les deux questions se rejoignent. On pourrait faire par exemple valoir qu'un flux incontrôlé d'informations de qualité très variable contribue à détruire l'information fiable et à propager les rumeurs les plus fantaisistes. En ce sens, la liberté absolue joue contre l'accessibilité de l'information. Mais en même temps, si les groupes médiatiques sont contrôlés ou sous influence, certaines informations ne parviendront pas à s'exfiltrer, et certaines d'entre elles méritent d'être connues.
Il me semble que l'ouverture ou non des commentaires sur les blogs participent de la même problématique. Pour ma part, j'ai choisi l'ouverture de peur de rater des commentaires de très grande qualité, et je ne le regrette pas puisque certains d'entre eux deviennent des billets sur mon blog. Toutefois, je conçois bien aisément que la problématique demeure en suspens.