Un jour, au cours d’une de ces crises qui me tenaient allongé sur un lit,
un ami m’apporte un livre sur Marthe Robin.
Sa lecture me bouleverse, et me
donne l’envie irrésistible de rencontrer cette femme étonnante. Très vite
j’organise mon départ avec un ami qui accepte de me conduire, et un matin d’août
j’arrive chez elle, dans la Drome.
Je sonne à sa porte, une femme vient m’ouvrir, me demande si j’ai rendezvous.
Je lui explique que non, mais que je souhaiterai voir Marthe Robin. Elle me
fait entrer et me demande d’attendre dans une petite cuisine où il doit faire au
moins trente-cinq degrés. Pendant cette attente, je regrette d’être venu, je ne cesse
de me demander ce que je fais là !
La maison de Marthe
La dame revient et me dit : « Marthe vous attend ». Il m’est alors
impossible de reculer et de partir en courant comme j’en ai pourtant l’envie, et je
rentre dans la chambre où reçoit Madame Robin. C’est une femme de soixanteseize
ans, allongée, dans la pénombre, sur un lit protégé d’un voile de mousseline.
D’emblée elle me dit : « Vous vous demandez ce que vous faites ici… Venez,
nous allons prier, nous allons réciter Souvenez-vous Vierge Marie ». Mais je ne
connais pas cette prière, et Madame Robin la récite seule. Puis elle me
dit :
« Vous avez des problèmes de foi.Maintenant nous allons dire un Je Vous Salue Marie ».
Nous prions, puis elle me parle de moi, me raconte un peu ma vie, et
termine en disant :
« Vous avez rencontré Jean-Marie ! ». Comme je ne
comprends pas ce qu’elle veut dire, elle précise : « Jean-Marie Vianney, le curé dArs”
R.etnald: ROUSSEL:Copyright Les Presses du Châtelet 2009