Influence mystique supposée entre choses de nature semblable. On retrouve ce type de
croyances à l'origine de la plupart des formes de divination .
Les lignes, formes et dessins qu'on découvre dans les entrailles d'animaux, dans le ciel nocturne, la poussière, le papier plié, la paume de la main (plus longue est la ligne de vie, plus
longue sera l'existence), etc., sont considérés liés de façon magique au monde sensible -- passé, présent et avenir.
La magie sympathique se retrouve aussi dans certaines pratiques vaudoues comme l'insertion d'épingles dans une
figurine représentant un ennemi. Les épingles sont censées infliger des maux à distance à la personne en question.
C'est cette forme de pensée magique qui est à l'oeuvre dans la
psychométrie, la prétendue faculté des détectives extra-lucides d'entrer en contact
avec des personnes disparues rien qu'en touchant des objets leur ayant appartenu.
Barry Beyerstein croit que la magie sympathique explique bien des croyances du Nouvel-Âge comme la “résonance, idée selon laquelle des objets qu'on associe mentalement s'influencent
mutuellement.
Il est aussi d'avis qu'un bon nombre des préceptes de la graphologie font également partie de ce mode de
pensée, par exemple, l'idée que de grands espaces entre les lettres indiquent une tendance à l'isolement chez le scripteur, qui n'aime pas la proximité des autres et qui préfère les tenir
à distance.
Un graphologue prétend même qu'on trahit sa nature sadique lorsqu'on trace des barres de T avec des traits ressemblant à des lanières de fouet.
La magie sympathique a probablement donné naissance aux concepts
du karma et de la synchronicité, à
la pratique consistant à manger le coeur d'un ennemi particulièrement brave qu'on a vaincu, au rite qu'accomplissait l'homme des cavernes en frappant des peintures rupestres d'animaux
avec des lances, au port de bois de cerf par le chamane avant la chasse, à la pratique de viols rituels dans le but d'obtenir de bonnes récoltes, ou encore à la Sainte Communion des
églises chrétiennes.
L'homéopathie et la guérison à distance sont sans aucun doute ses incarnations les plus
récentes.
Les anthropologues considèrent la magie sympathique comme le précurseur de la pensée
scientifique.
Elle révèle, chez nos ancêtres, le désir de maîtriser la Nature par une meilleure compréhension des causes et des effets. Malheureusement, la magie, même lorsqu'elle est fondée sur
l'observation, ne possède rien de scientifique.
Ce mode de pensée peut sembler charmant chez nos ancêtres d'il y a des milliers d'années, mais utilisé aujourd'hui, il indique plutôt une profonde ignorance ou une grande indifférence
envers la science la connaissance objective du monde. Sans doute, la plupart d'entre nous y retournons périodiquement, mais un brin de réflexion devrait suffire à nous rappeler que les
huîtres ne possèdent rien d'aphrodisiaque, qu'une patte de lapin ne permet pas de décrocher le gros-lot à la loterie, et que frapper d'un couteau la photo d'un ennemi n'est pas
susceptible de l'inquiéter beaucoup.
Il se peut que caresser l'amulette que nous a remise l'être cher nous aide à sentir sa présence, mais ce sentiment, tout magique qu'il soit, relève davantage de la biologie et de la
psychologie que de la métaphysique.