LAVAGE de CERVEAU (03)

Publié le 05 octobre 2008 par Osmose

Et cette foutue publicité subliminale et contrôle de l’esprit


Sur un mode moins dramatique, on pourrait aborder la question des messages subliminaux comme moyen de diriger les comportements.


Malgré la croyance répandue dans le pouvoir de tels messages, les preuves de leur efficacité repose essentiellement sur des anecdotes et des études non scientifiques menées par des parties intéressées.


On cherchera en vain de vraies études scientifiques montrant que des messages inaudibles cachés dans la musique d’ambiance, qui incitent à ne pas voler ont fait baisser de façon sensible les vols par des clients ou des employés, ou que des messages subliminaux intégrés dans des films font grimper en flèche la vente de boissons et de maïs soufflé dans les cinémas.


Harcèlement et intimidation ne constituent pas du lavage de cerveau


De ce qui précède, on peut conclure que bien des pratiques vues comme des tentatives de contrôle de l’esprit se définiraient mieux par des termes comme modification du comportement, perturbation de la pensée, inhibition de l’activité cérébrale, manipulation du comportement, coercition ou harcèlement électronique.

On n’est pas en train de transformer tout le monde en robot par l’hypnose ou des implants cérébraux. En outre, il devrait être clair qu’étant donné l’état actuel des connaissances en neurosciences, les techniques de contrôle de l’esprit qui sont les plus susceptibles de fonctionner demeurent grossières, et leur mécanismes sont encore mal compris.

Ainsi donc, si l’on restreint notre définition du contrôle de l’esprit aux cas où on réussit à contrôler les pensées et agissements d’une autre personne à son insu et sans son consentement, notre liste d’exemples initiaux ne se ramènera plus qu’à cinq points: les tactiques de recrutement employées par certains cultes religieux ou Nouvel-Âge, la manipulation exercée par certains conjoints violents, le syndrome de Stockholm, le lavage de cerveau imputé à l’armée chinoise durant la guerre de Corée et la présumée création de zombies dans la religion vaudoue.


On peut immédiatement mettre ce dernier exemple sur le compte de la fraude ou de l’utilisation de substances débilitantes sur les victimes.


L’épouse terrorisée par son conjoint n’est pas sujette à un contrôle de son esprit; elle est victime de la violence qu’on exerce sur elle et de la peur qui en découle.
On objectera qu’il semble y avoir des cas où des femmes battues aiment véritablement leur homme et croient dur comme fer être aimées en retour. Elles restent, malgré les sévices, non pas parce qu’elles craignent les représailles si jamais elles fuient, mais parce qu’elle ne désirent pas du tout partir.


Peut-être...


Mais il est également possible que ces femmes se refusent à quitter le foyer parce qu’elles dépendent entièrement de leur conjoint violent ou parce qu’elles n’ont nulle part où se réfugier.
Le mari qui parvient à réduire sa femme à un état de dépendance complète pourra sûrement contrôler ses agissement, mais qu’en sera-t-il de son esprit?


Dans quelle mesure un conjoint violent peut-il priver son époux ou son épouse de son libre arbitre?


Certes, il peut réduire sa liberté d’action à un point tel que l’autre n’aura plus le choix que de rester et de subir, mais quelles sont les probabilités qu’une telle chose arrive?


Il semble plus fréquent que ce soit la victime elle même qui réduise le nombre d’options dont elle dispose en rationalisant le comportement du conjoint violent, en se convainquant que la situation va s’améliorer et que tout ne va pas si mal.


Si le conjoint violent n’a pas constamment recours à la brutalité ou aux menaces, et que son épouse ou son époux demeure à ses côtés, ce pourrait être en raison de choix antérieurs. Par exemple, chaque fois que la victime a été maltraitée par le passé, elle a préféré ne pas agir.


Ou alors, son conjoint l’a persuadée de rester en exprimant des regrets, en promettant de changer. Sinon la relation est fondée sur la crainte et la violence, ce qui n’a rien à voir avec le contrôle de l’esprit. La femme qui se trouve sous la coupe d’un conjoint violent n’est pas victime d’un lavage du cerveau.


Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut sympathiser avec elle ni lui offrir de l’aide si elle le demande. Ses problèmes viennent d’un manque de chance ou de mauvais choix, mais pas d’un lavage de cerveau, pour peu, bien sûr, qu’elle ne souffre pas de problèmes de santé mentale.
Mais alors, il faut blâmer la Nature, qui a réduit sa capacité de poser des choix. Le conjoint violent, lui, profite de la situation, mais il ne l’a pas créée.