Jusqu'à présent spécialisé dans l'exhumation de pépites soul, funk et latine (on lui doit notamment une première vague de réédition d'albums du mythique label new-yorkais Fania), l'excellent label espagnol Vampisoul se lance dans l'exploration de l'Afrobeat via une petite dizaine de sorties (rééditions d'albums et compilations), dontAfrobeat Nirvana constitue une avant-goût et un rapide résumé. Outre les classiques et quand même très compilés Fela (dont Vampisoul explore la gènèse dans les 60's) et Tony Allen (impeccable sur Progress et Afro-Disco Beat), Vampisoul se prépare aussi à consacrer aussi le talent d'artistes moins illustres mais non moins talentueux (Opotopo, Orlando Julius, Godwin Omobuwa). Loin de compiler uniquement de longs et hypnotiques jams instrumentaux, qui sont quand même la marque de fabrique de l'afrobeat, Afrobeat Nirvana explore tous les recoins de ce chaudron musical que fût le Nigéria de la fin des années 50 aux années 80. Jazz, Highlife, Funk, Soul, musiques latines, R&B mutent, se mêtissent d'instruments traditionnels africains, s'emmêlent, s'enrichissent au contact de musiciens dont l'absence de moyens ne parvient heureusement pas à limiter le débordement d'inventivité et d'énergie. La succession ininterrompue de dictateurs sanguinaires et de guerres civiles qui ont ensanglantés cet immense territoire d'Afrique de l'Ouest depuis son indépendance en 1960, semblent même n'être jamais parvenus à entamer la formidable liberté de musiciens, dotés à la fois du pétrole ET des idées. Q Magazine wrote "these furiously funky tracks will be a revelation" and they're not wrong. Tony Allen With Africa 70 - Afro-Disco Beat