Prague est une ville magnifique et comme j'y ai passé une semaine au début du mois d'août, je ne résiste pas au plaisir d'en dire quelques mots sur ce blog.
Crédit photo : Jose Manuel Cuellar/FlickR
1/ les petits "faits vrais"
-- les filles tchèques sont plutôt mignonnes, assez grandes et élancées, beaucoup de blondes, pas mal de brunes, mais elles sont souvent un tantinet vulgaires.
-- la proportion de voitures de marque Skoda est ahurissante : c'est un peu comme si chez nous Renault, Peugeot et Citroën fusionnaient. Reconnaissons néanmoins que le constructeur tchèque a su renouveler la ligne de ces voitures qui sont plutôt pas mal désormais.
-- on trouve à Prague beaucoup de toilettes publiques, souvent gratuites, parfois payantes, mais elles sont généralement spacieuses et propres. De même, dans les monuments et musées, il est rarissime qu'il n'y ait pas de toilettes, parfois même à tous les étages. Ca nous change un peu de la France où c'est souvent soit inexistant, soit très approximatif. Comme quoi culture, loisirs et prosaïques besoins du corps ne sont pas forcément incompatibles, pour le plus grand plaisir et confort du promeneur qui n'est pas que pur esprit !
-- dans n'importe quel café ou restaurant un peu standing, vous avez des chances d'avoir de la musique live : pianiste, orchestre jazz voire pop, cela fait de toute évidence partie de "l'ambiance praguoise" de proposer ce petit plus aux touristes.
-- si vous ne parlez pas un mot d'anglais (et bien sûr pas un mot de tchèque), vous serez mal barré à Prague. Sinon, tout devrait bien se passer, les praguois parlent tous plus ou moins bien la langue de Shakespeare.
2/ les musées
-- le musée d'art moderne et contemporain est très intéressant. Au chapitre des collections permanentes, on trouve de très belles oeuvres d'artistes tchèques tels que František Kupka qui valent vraiment le détour, ainsi que des tableaux d'artistes européens majeurs (Paul Klee, Juan Miró, Gustav Klimt, Pablo Picasso...). Mais, ce qui ravira le touriste français, ce musée compte aussi de très importantes et intéressantes collections d'art français du XIXe et XXe siècles. Cela permet de dresser une histoire des mouvements picturaux français, ces derniers ayant considérablement influencé les artistes tchèques. On trouve donc, sans que cette liste soit limitative, de très belles oeuvres de Delacroix, Monet Gauguin, Matisse, Renoir, Van Gogh, Léger, Braque, etc.
L'exposition temporaire était très amusante : il s'agissait de la triennale d'art contemporain avec de nombreux tableaux, installations, vidéos, performances, sculptures, qui présentaient un panorama varié, pour le meilleur et pour le pire, de l'état de l'art mondialisé d'aujourd'hui (voir photo ci-dessous).
Au-delà des collections, c'est le musée en lui-même qui vaut le détour : très astucieusement agencé, architecturalement très réussi, il donne envie de s'y promener, d'y flâner, d'y vagabonder.
-- autre établissement que je conseille vivement, le musée Kampa. Il est très orienté artistes tchèques du XXe siècle, avec une salle entière dédiée à l'incontournable František Kupka mais aussi au sculpteur Otto Gutfreund. Un peu comme à la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, le musée est en lui-même une réussite architecturale et propose en outre de nombreuses oeuvres contemporaines dans ses jardins ou sur ses terrasses (voir photo ci-dessous).
Ici aussi, deux expos temporaires enrichissaient considérablement le parcours du visiteur : celle, marrante mais un peu foutage de gueule quand même, du Cracking Art Group (un collectif d'artistes à majorité italienne), l'autre, beaucoup plus profonde et intéressante, d'une artiste tchèque qui a commencé sa carrière dans les années 60, Běla Kolářová. Sa technique photographique mais aussi d'assemblages (au moyen de lames de rasoirs, de gommes, de trombones, etc.), majoritairement en noir et blanc, a selon moi le mérite de proposer des oeuvres à la fois contemporaines mais aussi assez classiques.
3/ les monuments
-- tout d'abord, il faut dire que se promener dans les rues suffit déjà au bonheur du touriste. Les façades sont toutes sublimes, à perte de vue et de rues, avec des couleurs très variées et toujours agréables, bref nul n'est besoin de se ruer vers tel ou tel monument "connu" : emprunter n'importe quelle place, avenue, rue, ruelle est déjà une visite en soi (voir photo ci-dessous). "Le communisme ça conserve", voici un adage approprié au cas praguois.
-- néanmoins, les occasions d'admirer des monuments sont légions. Impossible d'en faire une énumération, cela n'aurait aucun sens, mais parmi ceux qui m'ont le plus intéressé, je citerai le Clementinum. Le Clementinum ne se visite pas seul : c'est uniquement en présence d'un guide. Le nôtre était complètement farfelu : petit, avec un bec de lièvre, un accent anglais à couper au couteau, il a pourtant contribué à faire de cette visite un excellent moment. Sachant agrémenter ses explications d'anecdotes piquantes ou amusantes, n'hésitant pas à glisser quelques mots de français ou d'allemand (les deux nationalités présentes lors de cette visite), faisant quelques blagues de plus ou moins bon goût, il a su mixer finalement assez harmonieusement sa truculence avec la solennité du lieu. Le Clementinum contient une somptueuse bibliothèque baroque, dans laquelle il n'est malheureusement pas possible de se promener, ainsi que de nombreux objets astronomiques (Keppler et Brahe ont été les hôtes de ce bâtiment). Qui plus est, ce qui ne gâche rien, la visite se termine en haut de la tour, d'où vous avez un magnifique panorama à 360° sur la ville.
4/ l'art de vivre
-- ceux qui aiment la musique auront une raison supplémentaire d'adorer Prague. Dans n'importe quel église, basilique, monument, des concerts classiques vous sont proposés (il faut payer bien entendu). L'occasion de découvrir ou redécouvrir les grands airs qui sont aujourd'hui recyclés dans les publicités, à commencer par ceux des deux très grands compositeurs tchèques : Smetana et Dvŏrak.
J'ai eu la chance d'être à Prague au moment où se jouait le Don Giovanni de Mozart dans le Théâtre des Etats, celui-là même où la première de Don Giovanni, en présence de Mozart, avait été jouée en 1787. Les metteurs en scène avaient tâché de recréer les décors et les costumes de l'époque, ce qui donnait à cette représentation un cachet et une saveur inimitables.
-- enfin, comment ne pas parler de bouffe ? Les spécialités tchèques sont le plus souvent un peu lourdes, notamment à base de sauce. Sinon, c'est le canard qui tire son épingle du jeu (ce qui n'est pas pour me déplaire). C'est une cuisine qui, à certains égards, ressemble à la cuisine allemande, ce qui est également très visible dans les desserts (tartes très appétissantes et très caloriques) et les boissons (bière à foison !).
Bref, impossible de s'ennuyer à Prague, et il faudra être vraiment très difficile ou avoir roulé sa bosse partout dans le monde pour ne pas trouver la ville absolument magnifique. Je conseille donc vivement aux lecteurs qui le pourront d'aller y faire un tour lors de leurs prochaines vacances !