Le tour du monde en taxi solaire !

Publié le 05 octobre 2008 par Chantal Doumont

Le tour du monde en taxi solaire !

Louis Palmer, un instituteur âgé de 36 ans, réalise actuellement un rêve qu'il entretient depuis l'âge de 14 ans, soit celui de faire le tour du monde dans un véhicule non polluant.

Son rêve a commencé à se réaliser le 3 juillet 2007 lorsqu'il a quitté son domicile de Lucerne, en Suisse, pour faire le tour du monde en taxi solaire. De passage à Bécancour, hier, où il était reçu par le président et chef de la direction de Silicium Bécancour, René Boisvert, M. Palmer a indiqué qu'il avait parcouru, au cours des 14 derniers mois, 45­000 kilomètres dans 26 pays.

Son programme prévoit qu'il lui reste encore 12 pays à visiter en Europe. Il doit rentrer chez lui, à Lucerne, le 18 décembre prochain.

«Je l'ai promis à ma mère», a-t-il signifié, sourire aux lèvres, alors qu'il rencontrait les membres de la presse au siège social de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, où il a été accueilli par le pdg de la SPIPB, Guy LeBlanc. Lorsqu'il mettra un terme à son voyage, il aura parcouru quelque 50­000 kilomètres, sur les cinq continents, en 18 mois.

Son Solartaxi est un véhicule électrique à trois roues, doté de deux sièges. Le véhicule tire une remorque équipée de cellules solaires. Il s'agit de la première voiture à faire le tour du monde en étant alimentée uniquement par l'énergie solaire. C'est un véhicule tout à fait vert puisqu'il n'émet aucun CO2.

«C'est un record mondial. C'est la première fois qu'un véhicule fait le tour du monde sans mettre une goutte d'essence», a-t-il signifié, plutôt fier de lui, lors de son arrêt à Bécancour.

S'il a décidé d'entreprendre ce long périple, c'est d'abord et avant tout pour démontrer au monde entier qu'il existe des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique et la crise de l'énergie.

L'élément déclencheur de son action est survenu en 1982, alors qu'il n'était âgé que de 11 ans, quand il a entendu son professeur parler du réchauffement climatique et des ressources limitées du pétrole.

«Nous savons tous qu'un jour viendra où il n'y aura plus de pétrole. Ça m'a motivé à faire un tour du monde avec une voiture qui ne pollue pas l'air.»

Avec une batterie complètement chargée, son véhicule peut parcourir 300 kilomètres. Il peut atteindre une vitesse maximale de 90 km/h mais sa vitesse moyenne est de 60 km/h.

Si on parle de taxi solaire pour identifier son véhicule, c'est que M. Palmer aime bien faire prendre des tours aux gens qui viennent le rencontrer lorsqu'il s'arrête quelque part. Plus de 1000 passagers ont ainsi pu en faire l'essai depuis le début de son périple.

Selon le Lucernois, des technologies et des solutions propres et durables existent présentement et elles peuvent apporter des solutions à la crise énergétique. En faisant ainsi le tour du monde, il souhaite pouvoir convaincre les personnes concernées que le moment est venu de développer une voiture solaire et de la mettre en marché.

À son avis, une voiture sans remorque pourrait être produite facilement pour 10­000­$. «Vous installez pour 6000­$ de cellules solaires sur le toit de votre maison et ça vous donne assez d'énergie pour faire 15­000 km par année durant les 40 prochaines années», a-t-il plaidé.

M. Palmer a d'autres projets en tête comme, par exemple, celui d'organiser une course internationale qui consisterait à faire le tour du monde en 80 jours. «Comme Jules Verne!» a-t-il conclu.

Ce midi, Louis Palmer fera une présentation de son véhicule à l'Université de Sherbrooke. Il sera de retour à Montréal ce soir, mettra son taxi solaire sur le bateau demain midi avant de prendre l'avion en soirée pour Barcelone, en Espagne. Ce sera alors la fin de son séjour en Amérique du Nord.

Marcel Aubry

Le Nouvelliste