Il y a ces jeunes acteurs, si criants de vérité qu'on jurerait les voir dans leur propre rôle ; et puis il y a cette mise en scène, qui pointe finement le calibrage d'une époque où chacun est censé entrer dans le même moule. La caméra tronquera ainsi les corps et visages des protagonistes n'entrant pas dans les normes imposées par le réalisateur (et par la société). Les mouvements de caméra seront tantôt amples et tantôt imperceptibles. Au bout du compte, c'est toujours le malaise qui pointe, ainsi que l'immense intelligence d'un scénario pauvre en rebondissements mais extrêmement riche d'un point de vue sociologique et psychologique (sans verser pour autant dans l'analyse fumeuse). Et malgré quelques tics de débutant (plans inutiles et faussement gênants), Campos s'impose comme un excellent portraitiste de cette jeunesse aussi dorée que brisée, quelque part entre Columbine et High School Musical.
8/10