Magazine Cinéma

Séraphine ou l'incroyable Yolande Moreau

Par Ffred

L'histoire

En 1912, le collectionneur allemand Wilhelm Uhde, premier acheteur de Picasso et découvreur du douanier Rousseau, loue un appartement à Senlis pour écrire et se reposer de sa vie parisienne. Il prend à son service une femme de ménage, Séraphine, 48 ans. Quelque temps plus tard, il remarque chez des notables locaux une petite toile peinte sur bois. Sa stupéfaction est grande d'apprendre que l'auteur n'est autre que Séraphine. S'instaure alors une relation poignante et inattendue entre le marchand d'art d'avant-garde et la femme de ménage visionnaire.

Mon avis

Voilà très certainement une interprétation qui va valoir à Yolande Moreau un (deuxième) César de la meilleure actrice (ou au minimum une nomination). Je commence rarement une critique par un avis sur les acteurs mais là c'est vraiment ce qui ressort en premier lieu de ce film. Elle est tout bonnement merveilleuse. Elle traverse le film (qu'elle porte entièrement sur ses solides épaules), radieuse, lumineuse. Dès les premières images on est forcément ému et attendri par Séraphine. Son long cheminement de l'ombre à lumière pour finir dans les ténèbres est magnifiquement écrit, dialogué, mis en scène. Un vrai tour de force de la part de Martin Provost qui signe là un biopic fort, sensible, attendrissant, qui a le mérite de nous faire découvrir une artiste méconnue en toute simplicité voir en toute discrétion. On est a mille lieue de La môme ou même de Sagan. On assiste là à un attachant portrait de femme mêlé à l'éternelle question du mystère de la création artistique. Si le film est plus ou moins inégal, quelques longueurs, des baisses d'intensité, le tout reste passionnant et le 2 h 5 de projection passent bien vite tant on est pressé de savoir ce que va devenir Séraphine. La mise en scène est classique mais nous réserve quelques plans magnifiques et de nombreux moments de grâce. Face à l'immense Yolande, Ulrich Tukur (Amen, Le couperet, La vie des autres) s'en sort très bien et leurs faces à face sont toujours un plaisir.

Un beau film. Survolé par une actrice d'exception qui reste longtemps dans la tête après la sortie de la salle. Après le coup de coeur Entre les murs, un autre film qui compte et, dans un genre très différent, prend sa place en tête des films français de l'année.  A voir sans hésiter. C'est un vrai bonheur.

Ulrich Tukur et Yolande Moreau. Diaphana Films
 
Yolande Moreau. Diaphana Films
 
Ulrich Tukur et Yolande Moreau. Diaphana Films

Yolande Moreau. Diaphana Films


Retour à La Une de Logo Paperblog

LES COMMENTAIRES (1)

Par maried
posté le 23 décembre à 09:47
Signaler un abus

Inconditionnelle de Yolande Moreau, et ayant vu tous ces films et ses spectacles, je ne suis pas allée voir Séraphine. Je l'ai rencontrée l'année dernière à Ginerny dans un petit bistrot où il n'y avait presque personne. Je lui ai juste dit un petit "bonjour et merci" Elle se l'est joué star méprisante... Est-il vrai que les apparences sont toujours trompeuses ? Marie

A propos de l’auteur


Ffred 143 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines