Hier soir, au centre culturel italien, rue des Prêtres Saint
Séverin (le centre culturel italien est totalement indépendant et se
subventionne via les cours et conférences qu’il organise régulièrement), une
très belle rencontre avec l’écrivain italien Carlo Bordini.
Une double parution attire l’attention sur le poète italien
qu’Olivier Favier s’attache à faire découvrir (ce qui semble une urgente
nécessité !) : un dossier "hors-cadre" dans la revue Siècle
21 qui propose une trentaine de pages de textes en prose de Carlo
Bordini et des poèmes dans la revue Décharge, dans le contexte d’un autre dossier, consacré à
trois poètes italiens, qu’Olivier
Favier rapproche sous le terme de « poésie
narrative » : Carlo Bordini donc, ainsi que Mauro Fabi et Andrea Di
Consoli. On peut aussi rappeler que l’excellent éditeur Alidades a fait
paraître il n’ya a pas si longtemps le poème Polvere, Poussière, de
Carlo Bordini.
Après un chaleureux accueil d’Antonio Francica qui dirige le
centre culturel italien, Jean Guiloineau directeur de Siècle 21 présente la revue et introduit le dossier. Puis un
dialogue s’établit entre Olivier Favier, le
traducteur de Carlo Bordini, le
poète lui-même et la salle, Olivier faisant la traduction simultanée (mais C. Bordini
comprend bien le français et le parle un peu).
Ensuite, lecture d’un des textes parus dans Siècle 21, l’impressionnant
« Zone Grise » où Carlo Bordini évoque les années 60 et 70 en Italie,
texte
extrait et traduit de Renault 4, scrittori a Roma prima della
morte di Moro (2007). Seront lus également des poèmes donnés dans la revue
Décharge, un de Andrea di Consoli, l’autre de Carlo Bordini. Puis Carlo Bordini
lira lui-même un extrait de Polvere,
dont Oliver Favier lire ensuite la traduction.
Une thématique extrêmement riche donc qui débouchera sur une
discussion sur la poésie italienne, la place de Dante (dont Bordini dit qu’il
ne joue aucun rôle dans la poésie récente en Italie sauf chez Pasolini, et il
en profite pour dire que, contrairement à beaucoup de ses collègues italiens, il
pense que Pasolini est un grand poète), la politique mais aussi la poésie
française, que Carlo Bordini connaît très bien et suit très attentivement (c’est
un lecteur de Poezibao !) et il
aura des mots magnifiques concernant Apollinaire.
Carlo Bordini sera encore présent ce soir, samedi 4 octobre
à la Librairie Equipages, 61 rue de Bagnolet, 75020 Paris. Je ne saurais trop
conseiller de se précipiter à cette dernière d’une série de trois lectures
parisiennes.
Photos ©florence trocmé (toutes agrandissables par clic sur la photo), de haut en bas Carlo Bordini ; les dernières parutions en français ; le cadre de la lecture avec de gauche à droite, Jean Guiloineau, Olivier Favier, Carlo Bordini et le directeur du Centre Culturel italien, Antonio Francica ; Olivier Favier ; Olivier Favier et Carlo Bordini et un dernier portrait de Carlo Bordini