Il y a les œuvres mémorables, et les autres...
A la mort de Paul Newman, je fus triste, comme beaucoup. Mais plus encore par la filmographie sélectionnée par les chroniqueurs en charge de sa nécrologie. A quoi sert d’avoir été un brillant acteur et un modèle d’engagement politique si c’est pour qu’on n’inscrive qu’en fin de colonne (lorsqu’ils ne sont pas carrément ignorés) les merveilleux Luke la main froide ou La chatte sur un toit brûlant, loin derrière les amusants mais beaucoup plus négligeables L’Arnaque ou la Couleur de l’argent.
Et ce n’est rien lorsque l’on pense que ces incultes scribouillards n’ont guère fait mention des Aventures de Bob Hughes, curiosité de la bande dessinée pornographique dont il n’y aurait probablement pas grand-chose à sauver si cette étoile au regard océan n’y apparaissait pas dans son plus beau costume. Heureusement, les archéologues nécrophages d’Aaapoum Bapoum sont là. Grâce à eux, il ne vous en coûtera que dix euros le rare ouvrage, désormais tout autant utilitaire que mausolée grotesque de l’une des grandes icônes du vingtième siècle.