C'est terrible de constater combien l'ancienne candidate à la présidentielle rate l'actuelle période pour présidentialiser son image et s'entête à défendre une posture anecdotique qui relève du théâtre et non pas de la politique.
Ce matin, les bourses européennes plongent à l'ouverture. Que traduit cette réalité ?
1) Nous ne sommes qu'au commencement du début de la crise. Aujourd'hui, les banques centrales sont les seuls fournisseurs d'argent au marché. Cette situation ne peut durer.
2) Une récession profonde est probablement là. Aux Etats-Unis, le secteur tertiaire qui emploie près de 80 % de la population active a franchi le seuil des 80 000 suppressions d'emplois contre 14 000 en moyenne dans les mois précédents.
3) La crise globale du crédit est incontournable. Les taux interbancaires grimpent dans des conditions rares. Sur le marché de Londres (Libor), le taux de référence à trois mois est désormais de 4, 15 % là où le 14 septembre il était de ... 2, 80 %.
Les marchés financiers savent que les actuels plans d'urgence visent à "limiter les dégâts" mais ne sont pas une réponse permettant "d'assainir " la situation. Aux Etats-Unis, les auditions de responsables bancaires vont débuter. Les débats vont rapidement mettre en évidence des conditions pas imaginées par l'opinion et ouvrir des procès retentissants notamment d'agences de notation. Les conséquences de l'actuelle situation seraient dramatiques pour les plans de retraite, dossier présenté comme la "prochaine urgence" après l'immobilier.
Les réponses apportées dans l'urgence commencent à susciter des critiques sévères y compris de la part d'économistes célèbres dénonçant la naissance de l'URSA (en référence aux méthodes collectivistes de l'ex-URSS)...
Il est à souhaiter que les responsables politiques Français ouvrent le dossier des responsabilités bien au-delà de la seule question des "golden parachutes à venir" dont la suppression est purement anecdotique à cette échelle. Ce sera un test important de la vraie volonté de tirer toutes les responsabilités de cette très grave situation aux conséquences durables et pour partie encore imprévisibles.
C'était le moment "idéal" pour présidentialiser son positionnement. Ségolène Royal comme la quasi-totalité de l'opposition sont absents de ces enjeux laissant à Nicolas Sarkozy le soin d'occuper tout l'espace dans des conditions surprenantes.