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A l'heure où l'actualité nous apprend qu'un élève de 11 ans frappe son institutrice et qu'une gamine de 15 ans casse le nez de la directrice, je m'interroge sur le chemin que prennent les jeunes et l'école.
Quand j'étais petite, il y avait dans mon école primaire un système de bon point.
Un travail réussi, une bonne conduite, la maitresse nous encourageait en nous donnant un bon point.
Mais, si jamais elle devait nous reprendre sur notre comportement, à l'époque cela n'a pas plus loin que de simples bavardages, nous devions lui rendre le bon point.
Je me souviens aussi que une fois par semaine il me semble, nous avions le droit d'échanger nos bon points contre des cahiers, des crayons ou des gommes.
Tout se passait bien et pourtant j'étais dans un quartier difficile (eh non je n'ai pas grandi dans ma banlieue dorée des Hauts de Seine).
Depuis quelques années, on entend de plus en plus souvent parler de ces profs qui se font agresser par leurs élèves, on voit de plus en plus souvent dans les rues des jeunes qui devraient être en cours, trainer toute la journée dehors.
Que s'est il passé?
Les parents démissionnent et laissent à l'école le soin d'éduquer leur progéniture?
Seraient ce des enfants à qui aucune limite n'a été posée quand ils étaient plus petits?
La politique de l'enfant roi et de trop de psychologie de la part des Educateurs de jeunes enfants montre peut être ses limites.
Quand je vois comment cela se passe dans la classe de Capuchou cette année, je me dis que l'école fait ce qu'elle peut pour maintenir l'ordre dans ses classes.
Et pourtant, Capuchou n'est pas dans un quartier défavorisé, la plupart de ses copains habitent dans de grandes et belles maisons dont le prix avoisine le million d'euros et il suffit de jeter un œil aux voitures qui accompagnent certains enfants le matin pour comprendre que effectivement nous sommes dans un quartier dit "privilégié".
Capuchou n'est pas dans une école privée et il a aussi des copains qui sont d'une origine plus modeste.
La maitresse nous a expliqué en début d'année qu'elle avait un système de "bâton". A chaque fois qu'un enfant n'écoute pas, joue au lieu de travailler, parle ou a un comportement aggresif envers l'un de ses camarades, hop, son prénom est écrit au tableau avec un bâton. Au bout de 3 bâtons dans la même semaine les parents ont droit à un mot dans le cahier de correspondance.
Sur le principe je suis d'accord, il est évident que tenir 30 mômes de 5 ans toute une journée relève d'une certaine organisation et il est aussi évident que les enfants doivent apprendre certaines règles.
Là où je m'interroge, qu'arrive t-il si un enfant habituellement agité est calme et si le travail est bien fait?
Eh bien, il n'arrive rien!
Pas de bon point, pas d'encouragement. Rien.
Alors, si je suis d'accord sur le principe du bâton, j'estime qu'il aussi important d'encourager les enfants quand ils font quelque chose de bien, pour leur montrer que l'on a bien vu qu'ils ont fait des efforts.
Ne croyez pas que j'excuse ses gamins violents qui envoient leurs profs à l'hôpital, absolument pas, je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi la loi est toujours du côté des élèves et jamais du côté des profs, mais je pense qu'il serait temps de revenir à un système d'encouragements et de bon point.
Et il serait temps aussi que les parents s'investissent un peu plus dans la vie scolaire de leurs enfants et s'intéressent à ce qu'ils font à l'école, pour que ces derniers se sentent soutenus.