Demain s'ouvrira ÄÂ Saint-Malo le festival Etonnants-Voyageurs. L'édition de cette année se focalisera sur l'émergence de cette "littérature-monde" en français que bon nombre d'auteurs francophones ont appelée de leurs voeux et dont ils voient la réalisation dans l'attribution à la dernière rentrée littéraire de cinq prix sur sept à des auteurs issus de la francophonie.
Même si le concept de "littérature-monde" en français me paraît un peu bidon, créé de toute pièce pour marquer une soit-disante rupture avec le centralisme de la francophonie (soit-disante car cette rupture est encore jugée à l'aune de ce même centralisme, dont les prix littéraires sont le pire exemple), il n'en est pas moins vrai que ce concept témoigne d'une certaine réalité qu'il est essentiel de prendre en compte : ouverture sur le monde, célébration de la langue française comme expression de la diversité des cultures, reconnaissance de toutes les littératures de langue française, etc. Il en découle un élargissement considérable du spectre de représentation du français : dire le monde dans sa complexité.
Il est cependant trop tôt pour savoir si la "littérature-monde" modifiera durablement la paysage littéraire de Saint-Germain, ou s'il s'agit d'un simple effet de mode. Ce qui est sûr, c'est que pour l'instant la tendance est à l'ouverture, à la redécouverte du monde : un bienfait insoupçonné de la mondialisation ?
Wait and see.