Serait-il possible que JC Trichet comprenne enfin l'impact des taux d'intérêts élevés ? Après avoir maintenu les taux à plus de 4% toute l'année 2008, malgré la dégradation progressive qui se
manifestait jour après jour, reflété par une baisse continue des marchés financiers (qui reflètent la santé des entreprises et l'anticipation qu'on peut en faire sur l'évolution future), nous avons
entendu ce jeudi un discours inatendu. Il a en effet indiqué reconnaitre que l'aggravation de la crise financière fait peser des risques "extraordinairement" élevés sur la croissance.
Il faut dire que les chiffres de la croissance annoncés par l'INSEE en France ne sont pas bonnes: -0,3% au T2; -0,1% au T3; -0,1% au T4, et pour l'année totale +1% seulement, alors qu'on attendait
une croissance de 2% il n'y a pas si longtemps. L'OCDE auparavant, avait inversé les anticipations de croissance entre l'Europe et les USA: alors qu'en début d'année la croissance devait être plus
forte en Europe qu'au USA, la nouvelle anticipation est totalement inversé, avec une anticipation de croissance supérieure au USA qu'en Europe.
Comme par hasard, les taux d'intérêts aux USA sont à 2%, alors qu'ils sont restés à 4.25% en Europe...
Des taux d'intérêtss fort restreignent le crédit. Pas de crédit, pas d'investissement de la part des entreprise (et report d'achats de la part des particuliers). Pas d'investissement, pas d'emploi.
Pas d'emploi, pas de croissance.
On se retrouve alors dans une situation paradoxale ! Alors que ce sont les financiers américains qui ont fait des bêtises avec de produits sofistiqués, c'est l'Europe qui paye la note en étant
pénalisée par des taux d'intérêts élevés !
On subit un véitable choc: le CAC40 a un PER compris entre 8 et 9, historiquement bas (jamais vu depuis plus de 50 ans), reflétant une extrahordinaire défiance des marchés.
Comment expliquer autrement que le CAC40 soit moins bien valorisé qu'au plus bas lors des chocs pétroliers ?
Comment expliquer autrement qu'il est moins bien valorisé que pendant la période où l'inflation était à 15% ?
Comment expliquer autrement que bien que l'on ait une stabilité monnaitaire grâce à l'Euro (qui permet des échanges transnationnaux sans risque de change), le marché valorise une instabilité
digne d'un pays du tiers monde manipulant sa monnaie ?
La panique est bien là, en Europe. Aux USA, les taux de valorisation de la Bourse américaine sont actuellement de 14 !! La différence de valorisation n'a jamais été aussi forte entre les 2
cotés de l'atlantique. C'est dramatique pour l'Europe, qui ne mérite pas cela. Et une des causes en est la gestion des taux (inadaptés) de ce coté-ci de l'atlantique.
Voir aussi l'article de mars expliquant le méchanisme: http://gigi75.over-blog.com/article-18002499.html
Voir l'article de juillet sur la hausse de 0.25% points: http://gigi75.over-blog.com/article-20959142.html
Alors en conclusion, cette éclaircie, où Trichet infléchit son discours, permettra-t-elle une baisse des taux rapide ? C'est à souhaiter... Il a loupé son examen en première session en début
d'année, il a raté la session de ratrappage cet été... Assiste-t-on au rattrapage de septembre enfin réussi ? Espérons le ! Mieux vaut tard que jamais...