Vendredi 3 octobre, Nicolas Sarkozy a annulé son discours au palais omnisport de Bercy devant 12 000 apprentis européens. Ces derniers ne le savaient pas encore quand ils entendirent l'animatrice prononcer son nom, alors qu'elle déroulait le programme du meeting. Comme vous pouvez le constater, Nicolas Sarkozy fut copieusement hué. Le président a ensuite annulé son déplacement, ses proches expliquant qu'il devait préparer sa prochaine réunion du G8 sur la crise financière prévue samedi matin. Les apprentis huent le nom de Nicolas Sarkozy par lemondefr Sarkozy sait prendre le temps Cette annulation est évidemment une mesure de précaution présidentielle. Sarkozy aime l'affrontement contre l'ennemi invisible et dispersé (les "criminels dangereux", les "chômeurs", les "fraudeurs" divers et variés). Il a peur des dérapages collectifs, hier en banlieue (qu'il ne visite plus depuis l'automne 2005), aujourd'hui devant des jeunes. En pleine crise, Sarkozy sait prendre le temps: le 18 septembre dernier, 3 jours après la faillite retentissante de LEHMAN BROTHERS, il avait reçu les sportifs de l’équipe de France des Jeux paralympiques de Pékin, caméra à l'appui. Les apprentis en France La France compte 400 000 apprentis. Il y en avait moins de 300 000 il y a une douzaine d'années. "Si trois apprentis sur cinq (235.391) préparent un diplôme de second cycle court, surtout un CAP, on compte des apprentis à chaque niveau (91.951 pour préparer un brevet professionnel ou le bac pro, 50.316 un BTS, 16.461 une licence (professionnelle), 13.690 un diplôme d'ingénieur ou mastère). Les filles ne représentent que 30% des apprentis. Les effectifs les plus importants se concentrent dans les industries mécaniques, de transformation, le génie civil et la construction." Dominique de Villepin avait fait passer une loi abaissant à 14 ans (contre 16 ans), l'âge minimal de l'apprentissage. Nicolas Sarkozy avait soutenu l'initiative. Devenu président, il a marqué à plusieurs reprises son soutien à l'apprentissage, voulant parfois maladroitement le revaloriser contre les études "d'intellectuels." (Rappelez-vous cette anecdote sur la Princesse de Clèves, il y a 3 mois ) "Vous connaissez les jeunes", a commenté le secrétaire d'État au Commerce Hervé Novelli. Oui, on les connaît. Ils sont (heureusement) moins dociles que certains de leurs ainés. Les&alt;=rss