Comment je martyrise ma môman...

Bonjour les gens ! MiniBri is speaking !

Je ne comprends pas pourquoi Môman envisage de monter une association pour les mamans martyrisées… Elle n’arrête pas de me répéter qu’elle en a ras le pompon que je lui fasse mal… Mais, je ne lui fais pas mal, je l’aime très fort et quand je veux lui faire voir, elle s’écrie « aïeeeeeeeeee ! » à chaque fois… Elle est en sucre, ou quoi ?!?

Parfois, je veux lui faire des caresses sur les sourcils parce que les sourcils, c’est tout doux… Alors, je passe mon doigt sur ses poils au dessus des yeux et, au bout de trois caresses, ma môman ouvre les yeux… Et mon doigt est irrémédiablement attiré par son œil… Et à chaque fois, elle me dit que ça fait mal quand je lui mets le doigt dans l’œil. Je ne vois pas pourquoi ; le shampooing dans les yeux, oui, ça fait mal, mais un doigt…

D’autres fois, je cours vers elle pour lui faire un gros gâté d’amour… Je mets ma tête dans son cou, je reste là, à sentir son odeur et à profiter de ses câlins ; mais pas trop longtemps !... C’est quand je bouge qu’en général, ma tête rencontre le nez de môman. Et bong ! « MiniBri, mais tu vas arrêter de me mettre des coups de boule » me dit-elle en se tenant le nez… Mais, môman, ce ne sont pas des coups de boule, ce sont des coups de tête ! Ma tête n’est pas une boule, enfin !

Quelques fois, je m’amuse à escalader ma môman. C’est encore plus marrant que de monter sur mon lit. Je m’agrippe à tout ce qui peut dépasser, je serre fort la moindre prise, j’enfonce mes coudes dans ses cuisses ou mes pieds dans son ventre… Là, en général, elle se fâche vraiment en me disant de faire un peu attention… Juste un peu, alors, hein…

Et puis, je dois reconnaître que je voue une passion aux pieds de ma môman. J’adore quand mes pieds sont sur les siens. Quand on est pieds nus toutes les deux, elle ne me dit rien. Mais, je ne comprends pas pourquoi môman râle quand je marche avec mes chaussures sur ses pieds. Je ne sais pas pourquoi non plus elle crie encore « aïeeeeeeeee ! » quand je roule sur les pieds avec mon tricycle. Non, je ne vois pas…

Je martyrise aussi ses illusions de môman. Depuis que j’ai mon lit de grande fille, je peux me lever et me coucher toute seule, sans l’aide de ma môman. Je grimpe sur mon échelle, et hop ! Jusqu’à hier, elle croyait que quand je me couchais pour la sieste, je dormais… Hihihihi !... Elle ne s’apercevait pas que bizarrement, il y avait plus de jouets dans mon lit quand je me levais que quand je me couchais. J’ai failli me faire attraper, une fois, quand j’ai fait tomber un jouet pendant la sieste et que môman est venue voir ce que c’était que ce bruit ; mais j’ai fait semblant de dormir et elle n’a rien vu. Par contre, hier, quand elle est rentrée dans ma chambre à la fin de la sieste et qu’elle a vu mon armoire ouverte et toute ma dînette dans mon lit, elle a tout compris… et elle ne croit plus que je reste sagement dans mon lit quand elle me couche pour la sieste… Zut !

De toute façon, elle aussi, elle me martyrise… J’ai été malade, la semaine dernière, et elle devait me mettre des suppositoires tous les soirs, avant le gros dodo. Et moi, j’aime pô les suppositoires. Alors, dès qu’elle me préparait pour aller dans mon lit de grande, j’ai été obligée de courir partout dans la maison en criant « nooooooon, pas le cucu, môman, noooooon, pas le cucu… »… Et à chaque fois, elle m’a attrapée et, après un combat de catch, elle a réussi à me mettre mon suppositoire et à prendre ma température. J’aime pô ça, môman, arrête ! Même si tu m’as expliqué que c’était pour que je ne sois plus malade, j’aime pô ça… Et pour que môman comprenne bien le message, tous les soirs depuis la semaine passée, avant de monter dans mon lit, je lui dis « Pas la température, môman, hein… Je suis pas malade »… Elle a l’air d’avoir compris… Pour le moment….

En fait, je l’aime fort, ma môman ; je ne fais pas exprès de lui faire mal pour qu’elle dise « aïe ». Elle me dit qu’il va falloir que j’apprenne à être plus douce… Je vais essayer, môman… Je vais essayer ; mais j’aime bien quand je touche tes sourcils, quand, je sens tes pieds sous les miens, quand je grimpe sur toi… et surtout, quand on fait plein de gros câlins…