Nous avons eu la chance d'obtenir samedi dernier des accréditations-médias pour le match Stingers-Carabins, match qui s'est malheureusement conclut en queue de poisson pour l'U de M.
Vos dignes représentants étaient donc Nick T., sur la galerie de presse, et Mak, dans le rôle du photographe sur les lignes de touche.
Première impression: Le tailgate est petit mais cute...mais dieu du ciel que la musique est mauvaise et forte. On est peut-être vieux mais le rap de deuxième ordre au volume maximal, ça n’agrémente guère l’ambiance. La foule est diversifiée, voir familiale, avec un solide contingent de jeunes footballeurs en costume. Pas mal charmant, ce qui prouve encore une fois que le football prend de l'ampleur au Québec. Le stade du Cepsum offre aux spectateurs une vue assez rapprochée de l’action. On qualifierait la galerie de presse de minimaliste mais la vue est imprenable, drette vis-à-vis la toujours baroque ligne de 55.
Avant-match: Les deux équipes ont des fiches identiques de 2-2, à égalité avec Bishop, et comme l'une des trois équipes se verra exclue des séries, on parle d’un must-win. Les deux équipes marquent pas mal de points, 29 par match pour Montréal et 25 pas matches pour Concordia. Ces données sont un peu faussées par de gros matches contre McGill mais what the heck… Les deux quarts partants semblent compétents, Marc-Olivier Brouillette (Carabins) et Liam Mahoney (Concordia). Les Carabins semblent avoir un avantage en défensive, n’accordant que 17 points par match comparé aux 28 des Stingers. On vous promet de surveiller le receveur Victor-Amédé Soltendieck de Rainville des Carabins car il a un nom carrément Hall of Fame...
Premier quart:
On commence avec un de ces concours de dégagements typiques du football à trois essais, il faut s’y faire. Les Stingers on commencé à s’imposer à leur deuxième possession, grâce au RB Cedric Ferdinand qui a du spring pas mal. Après un couple de premiers jeux, les Carabins ont tué ça net à la mi-terrain...et on revient au concours de punt.
Dès la reprise, Brouillette a vu sa passe interceptée par le CB Mark Deslauriers qui a ramené ça élégamment jusqu’à la zone des buts. Une passe télégraphiée, une erreur de premier ordre. Les Bleus se sont repris sur la séquence suivante, faisant preuve d’imagination avec une petite passe au FB Mark DeLuca, suivie d’un jeu d’option où Brouillette garde le ballon pour un premier jeu. La sérieest cependant morte au 26 du Concordia, les Carabins ratant ensuite leur placement, se contentant donc d’un simple…7-1!
Les deux attaques stagnent par la suite pour le reste du premier quart. Les Stingers semblent avoir peur de lancer le ballon, le QB Mahoney finit presque toujours par courir avec le ballon. Les Carabins, eux, manquent clairement de cohésion. On se demande si le touché sur le retour d’interception ne sera pas l'unique fait saillant jeu du match.
Deuxième quart:
Les cheerleaders nous ont servi entre les deux quarts une sorte de medley-techno de tounes de Madonna qui nous a fait regretter d’avoir une paire d’oreilles.
Le jeu de course des Stingers leur permet une incursion en territoire des Carabins, encore ce Cédric Ferdinand, le seul joueur offensif à se démarquer jusqu'ici. La ligne offensive concordianne ouvre de pas pires trous et on voit qu’ils ont peut-être trouvé un filon payant. Le tout se conclut par un placement bloqué par Jonathan Pierre-Étienne des Carabins, un solide jeu. Les Carabins se retrouvent au 45 des Stingers et en dépit d'une litanie de false starts, ils parviennent à se rendre au 30. Un autre placement complètement raté, mais le retourneur de botté de Concordia échappe le ballon. Les Carabins peuvent se contenter d’un autre simple. Les Stingers mènent 7-2 …Oh yeah!
Les Carabins ont bien mal choisi leur moment pour rater une telle chance car les Stingers répliquent rapidement avec un placement de 45 verges de René Paredes. Il faudra maintenant huit simples aux Carabins pour égaliser. Les false starts continuent à s’accumuler pour l’U de M, ce n’aide pas leur attaque déjà léthargique. Le playbook est très simple et n’implique à peu près aucun draw ou de play action, aucune tactique pour déstabiliser l’adversaire. Le rollout qui "coupe le terrain en deux" pour le QB est leur jeu de passe de prédilection et vous pouvez demander à Tavaris Jackson ou cette stratégie l’a mené.
Une première demie que l’on qualifierait de pas mal tout croche. Espérons que les deux équipes sauront apporter des ajustements offensifs car on s’enligne vers un très long match. Gains totaux après deux quarts: 138 verges pour les Stingers, 115 pour les Carabins.
Troisième quart:
Les Carabins commencent fort avec leur plus beau jeu du match, un passe de 28 verges à Kevin Rivet , suivie d’une autre belle passe à Paolo Damas-Café. Le tout se conclut par un touché de Youssi Pierre sur une passe de Brouillette. De loin la meilleure séquence offensive des Caravins, rien d’élégant mais le pointage est maintenant 10-9 Concordia.
Après un two and out des Stingers, les Carabins remettent ça: un hitch à Kevin Rivet qui s’est étiré sur une vingtaine de verges. Ceci met la table pour une passe de touché 31 verges à Mathieu Razanakolona, un jeu de toute beauté. Décidément, les ajustements de mi-temps des Bleus étaient à point.
Les Stingers ne se sont pas aidés par la suite, tentant deux courses vers l’extérieur qui ont échoué lamentablement. La course en plein milieu avec Ferdinand et l’option de Mahoney sont leurs meilleures armes et il n’est pas le temps de les abandonner avec un recul de seulement six points.
Hans Bourciquot a ensuite donné un premier jeu à l'U de M sur un draw (enfin). La pression des Stingers s’affaiblit à vue d’œil et les Carabins en profitent pour les confondre avec de jeux d'option bien mieux réussis. Le drive avorte. Les Stingers reprennet à leur propre 11 .Jonathan Pierre-Étienne sacke Mahoney et sur le jeu suivant, les Stingers concèdent un safety plutôt que de punter de leur zone de but. 18-10 Carabins. Au football local, la position sur le terrain is ze name of the game. Tout un troisième quart pour les Bleus: 16 points et aucun premier jeu concédé aux Stingers.
Quatrième quart:
Les Carabins concèdent le sempiternel safety à la place d'un dégagement. 18-12 Carabins.
Les Stingers sont incapables d'établir une attaque convenable mais les Carabins ne peuvent quant à eux accumuler les premiers jeux nécessaires pour closer le deal. Ce qui devait arriver arriva: Concordia a pu se monter un drive du désespoir avec 36 secondes à jouer. Avec 1.8 secondes à faire, sur le dernier jeu du match, Mahoney passe à un cheveu de se faire sacker par Nickolas Morin-Soucy avant de repérer Sanchez Deschamps au 30 des Carabins. Passe de 55 verges, Touché! Ce dernier a franchi la distance en traversant le terrain de gauche à droite devant des Carabins et des partisans mystifiés. 19-18 Concordia et c’était la consternation sur le banc des Carabins. Une cruelle défaite sur un jeu qui aurait pu avorter de 17 façons différentes. L’équipe aura possiblement la force de caractère pour se remettre de cette claque en pleine face. mais reste que les p’tits gars faisaient pitié cet après-midi. Dans le calepin:
-Du haut de la galerie de presse, les carences de l’arbitrage sont douloureusement apparentes. On ne compte plus les faux départs et hors-jeu non appelés. Même l’endroit où les arbitres «spottent» le ballon sur le terrain est souvent douteux.
-Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec les receveurs de passes Mathieu Razanakolona et Kevin Rivet après le match. Les gars ont été très gentils de répondre à nos questions mais leur frustration était palpable. Razanokolona était pratiquement catatonique.
-L’instructeur-chef des Carabins, Marc Santerre, était philosophe dans la défaite. Il a fait remarquer que l’équipe avait laissé au moins six points sur le terrain avec des placements ratés et autres erreurs de même accabit. Personne chez les Carabins n'a pu nier que la défaite était une des pire qu'ils aient subies.
-Les Stingers ont accumulé 123 verges par la voie des airs, 55 sur le touché gagnant de Deschamps.
-À notre grand désespoir, Victor-Amédé Soltendieck, de Rainville, n’a eu aucun catch. On le félicite malgré tout pour son excellent nom.
-4323 spectateurs ont assisté au match. Les statistiques complètes sont disponibles à ce lien.
-L’ami Mak a pris plus de 500 photos sur les lignes de touche. Il va nous patenter un petit album web pour nous permettre d’admirer ses meilleurs shots …
Finalement, 6VB tient à remercier l’organisation des Carabins et particulièrement Benoît Mongeon de nous avoir reçus. Nous avons énormément apprécié notre expérience.