François Fillon a déclaré hier soir à Antibes : « Le monde est au bord du gouffre à cause d'un système irresponsable » on croit rêver. Le premier ministre de notre pays, le vassal de l'ami des Bolloré, Bouygues et consorts, constate les ravages du capitalisme financier et pleurniche. On sait maintenant que la croissance en France ralentit fortement comme disent élégamment les économistes. En réalité, après une baisse du PIB (Produit intérieur brut) de 0,3 % au second trimestre et de 0,1 % au 3e, nous nous acheminons vers une croissance annuelle plus que molle. Qui dit croissance molle dit peur de l'avenir, épargne maximum, baisse de la consommation, augmentation du chômage (plus 41 000 chômeurs en août). La récession frappe à notre porte.
A qui la faute ? A la crise financière mondiale et au « système » assure le gouvernement. Aux choix économiques et sociaux du gouvernement jure François Hollande : la récession est le produit d'une politique construite sur le paquet fiscal (15 milliards d'euros) et le bouclier fiscal (pas plus de 50 % d'impôts sur l'ensemble de ses revenus). La crise financière mondiale n'a pas encore fait sentir ses effets. Le tsunami nous envahira en deux temps : le reflux d'abord et le flux gigantesque ensuite. Nous n'en sommes qu'à la première étape.
Qui a raison ? Pour que le Diafoirus de l'économie marche sur les brisées de la gauche avec la nationalisation rampante de la banque Dexia, la nécessité d'une régulation plus grande, l'exigence d'agences de notation plus crédibles…soyons surs qu'il y a péril en la demeure. Nicolas Sarkozy demeure pourtant un libéral acharné qui n'hésite pas à taper dans le bas de laine des Français (le livret A) pour que les banques acceptent de prêter aux particuliers et aux petites et moyennes entreprises.
Détournement crie la gauche ! Et elle a raison puisque les excédents du livret A doivent financer le logement social et que ce dernier fait cruellement défaut. Elle a l'air maligne, Mme Boutin, avec son logement à 15 euros par jour…Combien de temps encore, cette crise ? Les plus pessimistes affirment qu'on en a encore pour deux ans. D'autres que seule l'année 2009 sera très dure. En réalité, personne n'en sait rien. Le plus difficile, affirmerait Monsieur de la Palice, c'est de prévoir l'imprévisible. Exemple : Dobelyou Bush nationalisant des banques américaines : le monde à l'envers !
Reprenons la question, qui a raison ? Ceux qui pensent que le libéralisme engendre la recherche du profit maximum par tous les moyens : la spéculation, les délocalisations, l'augmentation de la durée du travail sans vraie compensation, la disparition des acquis sociaux, le règne de loi de la jungle. Avec Staline et l'URSS, le communisme a touché le fond. Avec le capitalisme financier, le rêve américain est devenu un cauchemar. Inventons un monde nouveau.