Magazine Cinéma
DE LA GUERRE
Un film de Bertrand Bonello
Avec Asia Argento, Mathieu Amalric, Laurent Lucas, Clotilde Hesme, Guillaume Depardieu...
SynopsisUn réalisateur trentenaire (double de Bonello incarné par Mathieu Amalric) décide de péter tous les plombs de sa vie ordinairement matérielle en suivant un étrange passeur (Guillaume Depardieu) qui lui propose un exil pour un ailleurs. Intrigué, il le suit jusque dans une vieille bâtisse délabrée en pleine campagne. Là-bas, s'épanouit une secte régie par une maîtresse (Asia Argento) qui prône un retour à l'hédonisme archaïque, débarrassé de toute morale.°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
De la Guerre, lutter, se battre pour enfin vivre vraiment !
Là, dans un château, plans magnifiques, des enfilades de portes, au sol des matelas, dans l’air une musique savamment concocté par la maitresse de lieux. Musique, désir et sexe évoqué, invoqué par des lectures communes d’auteurs libertins. Prudemment d’abord puis sans retenu, Bertrand observe, hésite puis s’engage. Avec lui nous partageons des séquences mi-réelles, mi-oniriques, Jeun et trip » à l’acide » ou tout comme, danses et transes hallucinées, personnages revêtant des têtes, masques d’animaux, d’ânes entre autres, " bonjour monsieur Lynch ".
Marais, foret, tranchées, rivière, Bertrand en guerrier, Colonel Kurtz rêvé " bonjour Monsieur Brando, salut Monsieur Coppola ". Nombreuses semblent être les références cinématographiques.
D’Apocalypse Now à Pasolini, textes érotiques récités, avions dans le ciel tels les hélicos dans la jungle du Vietnam ,Plaisir ou menace, plaisir et menace.
Images déroutantes, Amalric lancé dans une danse de mort, machette à la main, et terminant dans le « fleuve » lui qui jusqu’alors avouer ne pas savoir nager . Image en fait du parcours parcouru, il s’est battu, il a vaincu. Et ces images finales, apaisé, libre mais certainement fauché sur un banc.
Voila le champ est libre t, on peut y voir, en faire certainement plusieurs interprétations.
Les portes (de la perception !) nous sont ouvertes, à nous d’y chercher ce qu’il nous manque.
Nous sommes invités dans ce monde particulier, jamais forcé ainsi du héros !
Un film qui peut aussi apparaitre comme hermétique, et vain c’est selon, en fait à chacun de se servir !
Et moi avec deux petits couplets de Souchon dans la tête " ..tu verras bien qu’un beau matin, fatigué, j’irais m’assoir sur le trottoir d’à coté." .. ..Ici je dirais " qu’un beau matin Réveillé" !! Prêt à combattre !
CritiKat.Com "..Sans forcer à une adhésion consensuelle, le film sait tenir le spectateur à distance tout en le ramenant à lui par des à-coups abrupts et étranges. Film de la détresse et d’une impossible quête du bonheur, De la guerre frotte avec vigueur nos conventions les plus enracinées. Un ravissement douloureux..."
Excessif.Com "..Sujet passionnant, certes, mais à semi traité. Plus il avance, plus le film fonctionne de guingois et grille même ses meilleures idées.."
Le Monde.Fr "..Mathieu Amalric, qui offre ici une nouvelle preuve de son immense talent...au cours d'un long plan qui le montre assis sur un banc, l'acteur réussit ce sur quoi le cinéaste a buté. Sans parler, pratiquement sans bouger, il donne à sentir, littéralement, la présence sidérante acquise par son personnage à l'issue de son long combat. Du grand art..."