Joseph Stiglitz, autrefois économiste et prix Nobel 2001, aujourd'hui économiste de gauche, se fit commander en 2002 un travail de recherche sur le niveau des risques encourus par Fannie Mae et Freddie Mac, qu'il n'est plus besoin de présenter aux lecteurs de ce blog.
Résultat des travaux de ce brillant économiste (consultables en PDF) :
To update that analysis, we commissioned Joseph Stiglitz (2001 Nobel Prize winner in economics), Jonathan Orszag, and Peter Orszag to examine the likelihood of the risk-based capital scenario. Their econometric analysis found that the probability of the stress test scenario is conservatively one in 500,000 and may be smaller than one in three million. As a result, they find that the risk of a default by these companies, if they hold sufficient capital to meet the stress test, is “effectively zero".
Et oui, comme au Loto, selon ce bon vieux Joe, Fannie Mae n'avait qu'une chance sur 500 000 à 3 000 000 de se retrouver en faillite. Comme quoi, quelle malchance, toute de même. Les résultats de Stiglitz étaient basés sur des modèles économétriques informatisés, sans doute les cousins de ceux qui nous prédisent que la terre se réchauffera de 4 degrés en 2100 ?
Je suppose que le rapport d'un prix Nobel comme Stiglitz a du servir de pièce maîtresse aux démocrates qui se sont opposés à un durcissement des ratios de fonds propres imposés à Fannie et Freddie par leur tutelle étatique, alors que les avertissements d'un Paul, d'un McCain, ou d'autres, n'ont pas été écoutés.
Cela n'empêche pas Stiglitz de parader aujourd'hui dans la presse pour dénoncer -- à juste titre -- la politique de prises de risques excessive de Fannie Mae et Freddie Mac. Voici ce qu'il déclarait dans le Financial Times du 24 juillet 2008:
"We should not be worried about [GSE] shareholders losing their investments. In earlier years, they were amply rewarded. The management remuneration packages that they approved were designed to encourage excessive risk-taking. They got what they asked for. "
Il n'a peur de rien, Stiglitz, même du ridicule.
A rapprocher de Ron Paul, qui n'est pas économiste de métier (il est gyneco), mais qui a appris l'éco avec les meilleurs représentants de l'école autrichienne, et dont je vous disais il y a peu qu'il dénonçait, à la même époque, le risque de faillite de Fannie et Freddie devant le congrès. Auquel des deux feriez vous le plus confiance aujourd'hui ?
En tout cas, voici une preuve empirique de plus que l'économie est une chose trop sérieuse pour être confiée à des étatistes.
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