Suite à son AG du 4 octobre la Cimade a décidé de poursuivre sa mission de solidarité active auprès des étrangers en rétention.
Elle a donc retenu la 3ème option exprimée dans notre billet : résister.
C'est l'existence même d'un marché public mettant en concurrence des associations pour assurer la défense des étrangers reconduits qui est problématique.
Cette logique libérale, appliquée à la défense des droits fondamentaux, n'est pas acceptable et ne peut aboutir qu'à un affaiblissement de cette défense et à une "casse sociale" dans la mesure où pour emporter l'appel d'offre les prestataires cherchent à tirer les coût vers le bas en assurant la prestation minimale.
Il s'agit dorénavant d'utiliser toutes les voies de recours juridiques et politiques existantes pour remettre en cause les conditions de ce marché et pourquoi pas son existence même.
voici le communiqué.
04 Octobre 2008 | Communiqué de presse suite à l'Assemblée générale
de la Cimade
La Cimade est déterminée à poursuivre son action de défense des étrangers placés en rétention, mais elle refuse le morcellement de la mission en lots éclatés attribués à des prestataires de service. Réunie en Assemblée générale extraordinaire le samedi 4 octobre, la Cimade a réitéré sa volonté de poursuivre son action au service des migrants. L'Assemblée générale a donné mandat au Conseil de rechercher avec des associations et organisations non gouvernementales, les conditions permettant la mise en oeuvre d'une mission nationale cohérente assumée conjointement. En conséquence, la Cimade demande au ministre de l'Immigration de modifier le dispositif prévu par le décret et l'appel d'offres publiés fin août.
Voici la résolution, adoptée
"Résolution adoptée par l'Assemblée générale extraordinaire de la Cimade du 4 octobre 2008 pour répondre à l'appel d'offres du ministère de l'Immigration relatif à la mission dans les centres de rétention administrative, réunie le 4 octobre 2008, l'Assemblée générale adopte la résolution suivante : Déterminée à poursuivre son action de défense et d'accompagnement des étrangers en rétention, inquiète du nouveau contexte créé par l'adoption de la directive Retour par l'Union européenne, l'Assemblée générale de la Cimade donne mission au Conseil de rechercher avec des partenaires, associations et Organisations non Gouvernementales, les conditions permettant la mise en oeuvre d'une mission nationale cohérente assumée conjointement.
La Cimade estime qu'il ne lui est pas possible d'accepter le attribués à des prestataires de services. morcellement d'une mission en un marché éclaté en lots indépendants C'est pourquoi elle demande au ministre de l'Immigration de modifier le dispositif prévu par le décret et l'appel d'offres publiés fin août 2008". Adoptée par 95 voix pour - 6 contre - 4 bulletins blancs.
Voir aussi la tribune d'Eva Joly dans Le Monde
L'entretien de Laurent Giovannoni au Monde du 6/10/2008 : Centre rétention: "Le décret interdit aux associations de travailler ensemble"