Voilà donc enfin un plan de relance qui ressemble à autre chose qu'un vague plan de relance par la consommation. Tout d'abord par la relance de la construction, l'Etat via la CDC (10 000) et les HLM (20 000) en rachetant 30 000 logements (certes à des privé) remet donc en chantier des constructions. Cela prendra sans doute un peu de temps mais les effets seront sensibles au 1er semestre de 2009, il faut le savoir la croissance et la création d'emploi en France sont tirés par le BTP. Effet je l'espère positif, des HLM apparaîtront dans des endroits où il n'auraient jamais pu apparaitre....
Deuxième mesure forte, celle de l'autorisation faite aux banques d'utiliser l'argent des livrets A (ah non... changement de livret c'est l'ex Codevi qui va être utilisé) pour financer les TPE et PME. Cette mesure qui vise à transformer des problèmes de trésorerie en prêt moyen terme est plus délicate. Elle contient en germe des effets pervers... entre autre celui de ne pas s'interesser de près aux raisons des difficultés économiques de l'entreprise (manque de rentabilité, croissance non maîtrisée, manque de fonds propres...).
Dans cette mesure est aussi déployée un renforcement du fond de garantie d'Oséo, système qui permet à Oséo de garantir les prêts bancaires que contractent les entreprises auprès de leur banque et cela est salutaire, en particulier s'il s'agit de prêts pour investir, gagner des points de productivité et améliorer sa compétitivité.
Vous l'aurez tous compris, si le gouvernement veut réussir dans sa quête de croissance alors même qu'il doit gérer une situation de décroissance (puisque le mot recession est tabou), il doit inciter les entreprises à investir.
Investir oui mais dans quoi? Le gouvernement avait avec la loi TEPA investit sur une relance de la croissance par la relance de la consommation. Effets minimes... sauf sur les comptes de la nation. Cette fois par contre, le gouvernement a compris, à moitié seulement, que les efforts doivent être concentrés sur le soutien aux entreprises. Non pas en les subventionnant, mais en facilitant l'accès aux crédits indispensables pour que nos PME croissent.
Henri Guaino a mis une fois de plus son camp dans l'embarras en affirmant qu'il faut sortir des critères de Maastricht. Au contraire, ces critères sont indispensables, mais les gouvernements français jouent trop au chat et à la souris avec Bruxelles pour que Sarkozy puisse demander à sortir de ces critères. C'est pourtant bien en période de crise qu'il faut user du déficit pour soutenir l'investissement qui permet d'une part de créer de l'activité et d'autre part de créer des infrastructures. Par contre créer de la dette pour financer du fonctionnement, ce qui est habituellement le cas n'est pas justifiable.
Petit problème cependant de communication : comment expliquer que d'une part l'Etat réduit son train de vie en réduisant le nombre de ses fonctionnaires pour réduire ses déficits et donc sa dette et que d'autre part l'Etat augmente son déficit et donc la dette pour soutenir les entreprises et donc l'emploi? En particulier dans un pays ou on a toujours dépensé plus pour faire de l'emploi aidé ou fonctionnarisé...
Reste donc à voir l'ampleur de la récession, sa durée... pour en déduire la cure d'austérité...