AIRBUS: la nouvelle cabine de pilotage d'EADS vue d'Allemagne

Publié le 17 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
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Alors que certains syndicats en France et le PS s'inquiètent de la montée en puissance de l'Allemagne au sein d'EADS, la presse allemande se félicite dans l'ensemble du nouvel équilibre à la tête du groupe. Elle fait de Thomas Enders la clé de la véritable sortie de crise.

L'Allemagne, qui voit d'un oeil positif la fin du rapport de force à la tête du groupe européen, mise sur Thomas Enders et son efficacité pour redresser la barre et sortir l'avionneur Airbus, donc EADS, de la crise.

Pour Angela Merkel, "les Allemands sont contents". Après sept ans de présidence bicéphale et autant d'années de désaccords, Louis Gallois est dorénavant seul aux commandes du groupe d'aéronautique et de défense EADS. L'Allemand Thomas Enders, qui le remplace à la tête de la filiale Airbus, assure qu'il n'y a "ni perdant ni gagnant" au terme de l'accord présenté lundi lors du dernier sommet franco-allemand à Toulouse. Interrogé par le Financial Times Deutschland, le secrétaire d'Etat du ministère de l'Economie Peter Hintze estime pourtant que "la responsabilité de direction allemande chez Airbus a augmenté, c'est pourquoi notre position est meilleure qu'avant la rencontre d'(Angela) Merkel avec (Nicolas) Sarkozy à Toulouse".
Pour la presse allemande, qui constate que Louis Gallois laisse sa place à "contrecoeur" à son ancien codirigeant, cette décision est "un nouveau départ" pour le groupe européen. Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung ne laisse d'ailleurs aucune équivoque sur l'origine de ce choix et titre en Une : " Sarkozy autorise ce que veut Merkel". Le journal précise que l'initiative revient à la chancelière allemande et que Nicolas Sarkozy "s'est étonné" mais a ensuite accepté. Même si Angela Merkel a obtenu ce qu'elle voulait, "le groupe reste sous l'influence politique" et il n'y a finalement pas de changement fondamental, peut-on y lire.

Les journaux sont toutefois unanimes pour dire que la sortie de la crise est maintenant entre les mains de Thomas Enders. Celui "qui a mis à la porte deux de ses prédécesseurs en quinze mois" sait ce qui l'attend et le voulait. Pour Enders, "il s'agit d'un bon choix pour l'entreprise et d'un bon choix pour moi". C'est ici que se joue l'avenir du groupe tout entier. C'est chez Airbus", rapporte la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'avionneur représente en effet la plus grande part du chiffre d'affaire du groupe.
Le quotidien économique Handelsblatt reste prudent :"La fin de la coprésidence n'est qu'un premier pas, et Airbus doit maintenant sortir de la crise avec le programme Power 8". Après les déboires industriels de l'A 380, ce plan prévoit la suppression de 10 000 emplois (sur les 56 000 en Europe) en quatre ans et des cessions de sites pour réaliser cinq milliards d'euros d'économie. Pour la Süddeutsche Zeitung, changer la tête d'une grande entreprise pendant un plan de restructuration contredit les règles des grandes entreprises. Et le quotidien de se poser la question : cette décision sera-t-elle bonne pour le groupe?

Céline Figuière, à Berlin

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