Ma convention démocrate : pour qui voter ?

Publié le 02 octobre 2008 par Sébastien Michel

Le mardi, jour du discours d'Hillary Clinton appelant à voter Obama, les troupes de la Sénatrice étaient dans la rue, afin de clamer encore et toujours qu'elle était LE candidat démocrate idéal pour emporter la présidence. Son discours ressemble fortement à un discours d'investiture, voire à un début de campagne pour les élection de 2012. Elle ne perd pourtant pas de vue l'objectif de sa venue et affirme : le sénateur McCain est un ami mais "we don't need more years of the last 8 years"

  


Du coup, pour beaucoup, entre Obama et McCain, le choix est cornélien. McCain fait peur (le spectre de 4 années de plu à la Bush n'est pas pour rassurer) et Obama a en effet beaucoup déçu lorsque qu'il a refuse a plusieurs reprise de voter des lois, et donc de prendre une position (de)marquée, sur des sujets primordiaux, en particulier sur l'avortement.

Un débat difficile et finalement méconnu en France

Pour mémoire, depuis juillet 2001, le délai légal pour une Intervention volontaire de grossesse est passé de 10 à 12 semaines, l'autorisation parentale n'est plus obligatoire et l'IVG médicamenteuse en ville est facilitée.

De ce que l'on connaît des l'IVG aux USA tient à ce que l'on voit dans les films :
- là-bas, on avorte pas, on abandonne son enfant (voir le très joli film Juno) ;
- les pro-choice essayent d'accompagner et rassurer des adolescentes et les femmes violées (voire même un peu leur forcer la main) ;
- les pro-life, fervents chrétiens et militant radicaux, n'hésitent pas a agresser femmes avortantes et médecins traitants, ou à poser des bombes artisanales, afin de mener leur croisade.

Seulement voila, dans cette terre de liberté, la réalité est un tout petit peu différente de ce que l'on s'imagine.

Le 22 janvier 1973, la Cour suprême des États-unis a rendu un jugement révolutionnaire dit Roe v. Wade. Par 7 voix contre 2 les juges ont décidé que la liberté personnelle et la protection de la sphère privée comprenaient le droit de la femme de décider librement, dans les 6 premiers mois, de l'interruption d'une grossesse. Si cet arrêt a eu pour effet de faire disparaître les avortements clandestins et de sécuriser les interventions, il avait aussi pour effet de permettre à une femme ayant atteint les 6 mois de grossesse de pouvoir avorter, sans que cela soit thérapeutique.
L'accès a l'avortement s'est ensuite restreint par des arrêtés de la Cours suprême et des lois, votées par des juges anti-avortement nommés plus ou moins à vie par les présidents Reggan, Bush et Bush (source : http://www.svss-uspda.ch/fr/facts/usa.htm).

Dans le dossiers des avortements non thérapeutiques après plusieurs mois de grossesse et où le foetus est juge parfaitement viable, la technique est de déclencher l'accouchement et d'interrompre la vie du bébé alors qu'il n'est pas entièrement sorti (donc pas officiellement né). Et il est des enfants qui naissent et qui, malgré tout vivent ; on les appelle les born-alive.
Le Sénateur Obama, alors qu'il n'était pas encore dans la course à la présidence, a eu la possibilité de voter une loi protégeant ces bébés mais il a refusé. Cette loi est finalement passée après qu'Obama ait quitté l'Illinois Senate (http://www.wnd.com/index.php?fa=PAGE.view&pageId=69084).

Des casseroles handicapantes

Ce dossier, parmi d'autre, donne l'image d'un candidat qui va au bout de ses idées, mais de manière beaucoup trop radicale, même pour un démocrate (à tel point que certains regrettent déjà de ne pas avoir choisi une femme pour les représenter).
Les américains regardent donc cela de près, mais avec une certaine crainte. Une fois McCain intronise, ces dossiers ne manqueront pas de revenir aux cours des débats si la croise économique et la guerre ne prennent pas le dessus.
Gageons qu'Obama mette un peu d'eau dans son vin sur ces sujets délicats dans une course à la présidentielle dont l'issue est pour l'instant, d'après les sondages, à 100% incertaine.